« La misère agricole martiniquaise est la même que la misère agricole française » (Alexis Gouyé)
Alors que le mouvement des agriculteurs semble s’intensifier dans l’Hexagone, en Martinique, Alexis Gouyé, le président de Banamart, n’exclut pas des actions dans les prochains jours faute de réponses des services de l’Etat aux difficultés de la filière banane et, plus largement indique-t-il, de l’agriculture martiniquaise.
Le mouvement national des agriculteurs de l’Hexagone pourrait bientôt gagner la Martinique.
Deux jours après la réunion avec le Gouvernement qui n’a pas donné les résultats escomptés par les professionnels, la mobilisation se poursuit avec notamment plusieurs barrages sur les autoroutes.
Si en Guadeloupe, les agriculteurs disent soutenir mais pas participer au mouvement, les organisations syndicales de Martinique se concertent pour mettre en place une seule et même plateforme de revendication qui pourrait prendre la forme de blocages si le Gouvernement ne donne pas de réponses satisfaisantes.
Les producteurs de bananes martiniquais réclament depuis près de deux ans une prise en considération de leurs difficultés.
Menace de blocages
C’est ce que rappelle Alexis Gouyé, président du Groupement Banamart.
Nous sommes en train de préparer quelque chose car on nous mène en bateau au niveau des autorités françaises. Nous sommes confrontés exactement aux mêmes problèmes, sauf que nous, nous l’avons soulevé depuis déjà deux. J’avais dit à M. Carenco que ce qui se passait chez nous allait arriver en France. Il m’avait rigolé au nez. Mais, jusqu’à aujourd’hui, nous n’avons aucune réponse.
Le président du groupement prévoit clairement la mise en place de blocages sur l’île, si la situation n’évolue pas.
Si on n’obtient pas très rapidement des réponses des pouvoirs publics, que nous attendions depuis la fin d’année dernière, ils verront ce que c’est que bloquer la région du Lamentin ou de Fort-de-France. La misère agricole martiniquaise est la même que la misère agricole française. Il faut absolument que tous les agriculteurs martiniquais se réunissent, pas uniquement la banane. On défend l’agriculture martiniquaise dans son ensemble et on demande à la population de nous soutenir dans ce combat-là
Parmi ses revendications, Alexis Gouyé demande notamment une revalorisation du Poséi (aide européenne pour l’agriculture Outre-Mer). En 2022, la filière banane, réunie au sein du groupement Banamart, avait bénéficié de 92 millions d’euros, sur 128 attribués à l’ensemble des cultures réunies. Pour le président du Groupement, cette aide doit permettre d’accélérer la diversification des cultures.