Racisme : vers un nouveau renvoi du procès des agresseurs du Guadeloupéen Hans
Le procès de l'agression à caractère raciste d'un Guadeloupéen devrait finalement avoir lieu dans l'Aude, dans le sud de la France. Ce mercredi, doivent être convoqués au tribunal de Carcassonne, ceux qui s'en étaient pris à Hans, 25 ans, passé à tabac en marge d'une fête de village en juillet 2022. Mais le motif raciste, initialement pas retenu, devrait provoquer un nouveau renvoi de dernière minute, le deuxième dans ce dossier.
C'est un élément central pour la victime, qui avait pourtant jusqu'ici été ignoré dans ce dossier judiciaire, et qui devrait finalement être versé au débat. Alors que trois des agresseurs présumés de Hans auraient dû être jugés ce mercredi 17 janvier pour une agression simple au tribunal correctionnel de Carcassonne, la partie civile aurait finalement réussi à obtenir la possibilité de poser cette question raciale, dans une affaire qui interroge justement sur le racisme ordinaire.
Agression pour des motifs infondés
Ce soir de juillet 2022, Hans et ses amis veulent profiter de l'ambiance d'une fête à Verzeille, petit village de moins de 500 habitants dans l'Aude. Seulement, des jeunes du coin présentent des symptômes de malaise, des comas éthyliques selon l'enquête, mais une folle rumeur court alors, celle de l'utilisation de seringues de stupéfiants.
Sous la colère populaire, Hans, Guadeloupéen, et un de ses amis, Mahorais, tous les deux noirs de peau, sont pris pour cible par une quinzaine d'individus. Esseulés, invectivés, tabassés, vidéo à l'appui diffusées sur les réseaux sociaux, les deux victimes ne doivent leur salut qu'à l'intervention d'un témoin qui disperse la foule.
Le racisme en débat
Parmi les agresseurs, trois hommes seront identifiés, dont un élu de ce village. Suffisant pour un procès à priori, seulement, le procureur n'avait initialement pas retenu de caractère raciste dans ce dossier.
C'est cet élément qui devrait provoquer un nouveau renvoi demain, le deuxième après celui de juin dernier. L'avocat de l'association Maison des Potes, qui accompagne Hans dans cette procédure, a déposé une citation directe en fin d'année dernière, concernant un seul des prévenus "pour l'instant", qui doit permettre d'inclure ce sujet du racisme dans les débats. D'où le report, probablement à la date du 5 juin, avec cet élément que juge central Maître Madou Koné, qui parle d'un tournant "fondamental".
A partir du moment où nous on met en débat cette question, c'est essentiel. Il ne s'agit pas d'une bagarre. Pour moi la vérité, c'est que mon client a été agressé pour sa couleur de peau.
Convoqué au tribunal correctionnel de Carcassonne ce mercredi matin, Hans sera fixé avec certitude sur ce nouveau renvoi pour que ses agresseurs soient enfin jugés, et la question du racisme enfin posée.