« À l'Union Nationale des CCAS, nous ne voulons plus entendre parler de rattrapage pour l'Outre-Mer »
Invité de la rédaction de RCI à 7h30 ce lundi 8 janvier en direct, Luc Carvonnas, le maire d'Alfortville et président de l'union nationale des CCAS (Centres communaux d'action sociale) est en visite en Martinique. Entretien.
Les Centres communaux d'action sociale sont en première ligne de l’inflation. Chaque jour, les CCAS accueillent de nouveaux publics : des nouveaux retraités, de jeunes étudiants, mais aussi des salariés aussi n’arrivent plus, avec leur pouvoir d’achat, à joindre les deux bouts à la fin de mois.
Selon Luc Carvonnas, le maire d'Alfortville et président de l'Union Nationale des CCAS (UNCCAS), invité de la rédaction ce lundi 8 janvier à 7h30, « au-delà de la compétence des CCAS, il y a aujourd’hui une nécessité de devoir répondre à encore plus de précarité ».
Les CCAS dépendent des collectivités dans lesquelles ils sont basés. Et je ne connais pas un seul maire qui n’abonde pas d’un budget à l’autre la subvention allouée à leur établissement public pour répondre à ces difficultés
Luc Carvonnas est en visite en Martinique pour trois jours avec diverses rencontres au programme.
Ce lundi matin, il a d’abord rencontré Serge Letchimy, le président du conseil exécutif de la Collectivité Territoriale de Martinique, avant de faire le tour des communes et des CCAS (Lamentin, Fort-de-France, Schoelcher, Morne-Rouge, Le Marigot, Le Marin, Le Robert, Le François, Trinité et Le Lorrain).
Une grande loi programmation-cadre
Selon Luc Carvonnas, qui s’est déjà rendu à Mayotte, à la Réunion et en Guadeloupe, la situation sociale est bien plus dégradée dans les territoires d’Outre-Mer que dans l’Hexagone.
Très récemment, la décision du gouvernement de reporter au 1er janvier 2025 la carte de priorité politique des quartiers prioritaires pour les Outre-Mer, c’est un déni. Les territoires ultramarins, vous vivez malheureusement ce que nous vivons dans l’Hexagone mais coefficient 10, 15, 20. Il y a aujourd’hui chez nos compatriotes ultramarins, une sorte de ras-le-bol, chez les citoyens, les élus. À l’UNCCAS, on ne veut plus entendre parler de rattrapage. On demande une grande loi programmation-cadre sur plusieurs années car il n’y a pas d’argent magique. On demande aussi que le président de la République prenne conscience qu’il faut un ministre d’Etat pour lui donner la force politique et pouvoir faire les choses. Aujourd’hui, le gouvernement envoie de mauvais signaux sur le report de la carte politique des quartiers prioritaires car cela n’a pas été le cas dans l’Hexagone
À ECOUTER L’entretien intégral de Cédric Catan avec Luc Carvonnas