Le projet d’école du refuge du Prêcheur prend forme
La commune du Prêcheur s’apprête à entamer une phase de mutation pour plusieurs années. En raison du littoral ayant été grignoté par la mer, mais aussi des lahars, ces éboulements de la montagne Pelée. Aujourd’hui, 300 familles doivent être déplacées en urgence et ce changement d’ampleur s’organise depuis 2018 par les autorités.
Entre phases d’études et de consultations de la population, une première étape concrète est sur le point d’être franchie dans la commune du Prêcheur. La stratégie globale est pensée en deux temps principaux. Le premier correspond à la construction d’une école refuge dans le quartier Préville et le deuxième à la construction de plusieurs logements sur les hauteurs.
Un projet ambitieux et nécessaire
Le projet se veut unique et précurseur par rapport au changement climatique. L’école devrait être livrée en 2027 et le projet était présenté ce samedi 16 à la population dans le cadre d’une balade contée comme nous l’explique Marcellin Bertrand, directeur du cabinet du maire du Prêcheur :
On a également pensé à relocaliser l'école. C'est une école qui sera assez spécifique puisqu'on l'appelle une école refuge. C'est un bâtiment qui va accueillir à la fois les scolaires, donc les classes, mais aussi les personnes qui ont été victimes d'une catastrophe, par exemple, un cyclone, et qu'on pourra héberger dans ce bâtiment.
Changer les habitudes
En plus du bâti, le défi est de faire comprendre l’enjeu à la population. Comme l’explique Antoine Petit-Jean, urbaniste coordinateur pour le projet de refondation au Prêcheur appelé « Kay Ripalantaj », il faut d’abord et avant tout faire en sorte que la population adhère au projet.
Il faut comprendre comment on habite aujourd'hui dans le Bourg et comment on peut proposer des façons d'habiter ailleurs. Parce que là, on va mettre en place une modification très forte des habitudes et des modes de vie sur le territoire. On va quitter le littoral pour monter sur les mornes et ça, ça ne peut pas se faire sans que les habitants aient envie de le faire. Ensuite, c'est bien sûr tous les critères plus techniques de prise en compte du risque. Il n'y a pas d'espace complètement dénué de risques au Prêcheur, mais il y en a qui sont un peu moins exposés aux risques.
Il faut donc enclencher ce processus de déménagement vers les mornes. Ce mardi c’est un comité de pilotage qui aura lieu pour discuter du budget prévu concernant l’aménagement.