Discernement et substances psychotropes : l'irresponsabilité pénale en question
Le Colloque Justice sur le discernement organisé, hier (lundi 11 décembre) a réuni environ 250 invités dans un grand hôtel du Gosier, par la Cour d'Appel de Basse-Terre et le Parquet Général.
250 invités au rang desquels, magistrats, avocats, greffiers, enseignants, personnels pénitentiaires, police, gendarmerie, experts judiciaires, journalistes ont débattu pendant 7 heures, lors du colloque sur « le discernement et l’usage de substances psychotropes ».
En tout, une douzaine d'interventions, au cours desquelles il était question d'hallucinations, de délires, d'interprétations, de confusions mais aussi de produits illicites, de substances psychotropes, de polyconsommation, de soumissions psychiques et de sevrage.
Maladie mentale et Justice
Emmanuelle Doffe, présidente de la Cour d'assises de la Guadeloupe, revient sur cet événement.
On garde notre pouvoir d’appréciation mais on reste tributaire de l’avis d’un expert. C’est l’expert-psychiatre qui sait si la personne souffre d’un trouble psychique ou neuropsychique qui a altéré ou aboli son discernement. On peut avoir notre propre perception au moment où on va auditionner la personne mais il est évident que, sur ce sujet-là, l’avis d’expert est déterminant
Le professeur d'Université, avocat au barreau de l'Ordre de Guadeloupe, Pierre-Yves Chicot, a eu la lourde tâche de clôturer le colloque justice sur le discernement.
Il s'agissait pour lui de synthétiser l'ensemble de la douzaine d'interventions et des 7 heures de débat.
Sur ces questions-là, il n’y a pas d’unanimité, surtout lorsque le langage juridique, la méthode juridique, le procès pénal s’invite parmi les profanes. Dans l’opinion publique, de plus en plus, quand on parle de la maladie mentale, le citoyen normal ne considère pas qu’elle doit systématiquement être une cause d’irresponsabilité pénale car il y a la souffrance de la victime. Il y avait des psychologiques, des psychiatres, des juristes, des membres des services pénitentiaires. Et chacun, par le vocabulaire dans son domaine, apporte sa pierre à l’édifice. Et cela nous permet de nous rendre compte que nous sommes au service d’une même action : l’efficacité du service public de la justice