Lakoudigital : « le Grand Port de Martinique veut nous condamner à mort »
Assigné ce mardi 5 décembre devant le tribunal mixte de commerce de Fort-de-France pour un redressement judiciaire, le tiers-lieu Lakoudigital dénonce le non-respect des engagements du Grand Port Maritime de Martinique. L’audience est renvoyée en février 2024.
L’audience prévue cet après-midi devant le tribunal mixte de commerce pour le redressement judiciaire de Lakoudigital a été renvoyée au 6 février 2024. Il s’agit d’un nouvel épisode dans le bras de fer qui oppose le tiers-lieu au Grand Port Maritime depuis près de 3 ans.
En octobre dernier, le Grand Port a résilié la convention qui permet à l’incubateur d’entreprises d’occuper ses locaux situés à la gare maritime de Fort-de-France, mettant en avant plus de 300 000 euros de loyers impayés. Le GPMM pointe aussi le non-respect du cahier des charges de la part de Lakoudigital.
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Ce matin, Emmanuel Joseph, fondateur de Lakoudigital, a tenu à s’expliquer devant la presse lors d’une réunion organisée à l’hôtel l’Impératrice à Fort-de-France.
Il dénonce une augmentation de loyer de plus de 10 000 euros. Et il a aussi des griefs contre le Grand Port.
« On a une convention dans laquelle on a subi des augmentations sur les deux dernières années. On est passé d'un loyer de 17 000 euros à près de 28 000 euro. Et la semaine dernière, on reçoit encore des augmentations. Et aujourd'hui, on dit stop. Il faut que ce soit à la fois justifié, raisonné et qu'on puisse discuter. Nos premiers mails qui demandaient des explications datent de fin janvier. On est aujourd'hui le 5 décembre. On n'a toujours pas pu avoir un courrier, un mail qui justifie et qui nous explique pourquoi on subit des augmentations
En conflit depuis 3 ans
Pour Emmanuel Joseph, le litige est ancien et, malgré les tentatives de rapprochement et de médiation, aucune solution n’a été proposée à Lakoudigital.
Depuis globalement trois ans, on est en conflit ouvert, globalement, notamment sur les termes des contrats, sur le montant des loyers et aujourd'hui sur les augmentations exponentielles non justifiées et les facturations indues. Et aujourd'hui, on n'a pas trouvé de solution. On a fait des propositions de médiation, accompagnées par la collectivité, par la Deets, par la préfecture. Aujourd'hui, on a toujours une fin de non-recevoir du port qui ne souhaite à la fois pas discuter, pas négocier et qui aujourd'hui veut globalement nous condamner à mort parce qu’il nous assigne en redressement judiciaire auprès du tribunal mixte de commerce alors que nous n’avons aucune dette auprès de nos fournisseurs, à part ce conflit de factures avec le port
Pour lui, des protocoles d’accord transactionnels ont été signés l’an passé mais ne seraient pas respectés. Il dénonce des travaux non respectés et des malfaçons qui empêchent de travailler correctement.
Cela 4 mois qu’on a une climatisation qui ne fonctionne pas. On a des difficultés à avoir accès à internet. On a des infiltrations d’eau et des moisissures. Des difficultés à avoir accès à un stationnement à un prix convenable. Et, face à cela, nous n’avons aucune réponse