Les violences économiques conjugales : késako ?

Par 15/11/2023 - 12:00 • Mis à jour le 15/11/2023 - 15:30

Le 6 novembre dernier, pour la 8e fois, la newsletter Les Glorieuses a mis en avant à travers un calcul basé sur des statistiques européennes, l’inégalité de salaires entre hommes et femmes en France. Et cette année, l’angle sur lequel l’accent a été mis est celui des violences économiques conjugales, mais savez-vous de quoi il s’agit exactement ?

    Les violences économiques conjugales : késako ?
Image d'illustration

C’est une enquête IFOP (institut français d’opinion publique) pour Les Glorieuses qui a été réalisée par questionnaire autoadministré en ligne du 17 au 19 octobre 2023 auprès de 951 femmes ayant déjà été en couple*, qui a été mené pour mettre en évidence l’exposition des Françaises aux violences économiques dans le couple.

Et il en résulte qu’une femme a deux fois plus de chances d’être victime de violences économiques conjugales si elle gagne un salaire beaucoup moins important que son conjoint.

Les violences économiques conjugales se définissent par un contrôle, un appauvrissement ou un manque à gagner qui peuvent aller jusqu’à la dépossession totale des moyens d’autonomie financière des femmes, indique la newsletter Les Glorieuses.

Selon cette étude, 41% des femmes seraient concernées par des violences économiques conjugales. 27% des femmes avec un conjoint qui gagne beaucoup plus qu’elles ont déjà été victimes d’au moins une violence économique de la part de leur partenaire actuel, contre 14% des femmes aux revenus équivalents à leur conjoint.

Un baromètre créé

Cette étude a permis d’établir un test pour découvrir si une situation de violences économiques a déjà été vécue, pour les personnes qui n’en sont pas certaines. Un baromètre a également été établi, sur la base du modèle du violentomètre. Des exemples de violence mais aussi les signes d’une relation économique conjugale saine y sont indiqués. Ainsi en première position on note :

Vous avez tous les deux une autonomie financière, suivi de vous contribuez au budget proportionnellement à vos revenus.

Quand en 9e position on retrouve une recommandation à la vigilance quand « il gère seul l’épargne du ménage sans vous informer », en 12e position : « il s’oppose à ce que vous occupiez un emploi mieux rémunéré que le sien ». Et dans le rouge, là où il devient important de se protéger et de demander de l’aide, on note par exemple : « il contrôle vos dépenses tout en vous cachant les siennes », ou encore « il bloque vos cartes bancaires sans vous le dire ».

conjugales

Des violences qui s’étendent

À travers cette étude et ce baromètre, Les Glorieuses ont souhaité montrer que payer les femmes justement et mettre fin aux inégalités salariales permettraient de mettre fin à ces violences. D’autant plus que l’étude révèle également qu'une femme sur 3 ayant été victime de violences économiques a subi par la suite une autre forme de violences conjugales. Et au total, 99% des femmes victimes de violences économiques conjugales ont subi aussi d’autres formes de violences conjugales. À savoir verbales, physiques, ou encore psychologiques, et ce dans 69% des cas, en même temps que les violences économiques. Les violences économiques seraient ainsi une porte d’entrée à ces autres formes de violences conjugales.

Si vous pensez que quelqu’un peut être victime ou que vous l’êtes vous-mêmes, voici quelques conseils.

39 19 : La plateforme téléphonique d'écoute, d'information et d'orientation des victimes de violences sexistes et sexuelles accessible 24h/24, 7j/7.

*extrait d’un échantillon de 1 101 femmes représentatif de la population féminine vivant en France métropolitaine âgée de 18 ans et plus.

Le Décryptage du Mercredi

Pour en parler ce mercredi 15 novembre dans Le Décryptage du Mercredi, nous recevons :

-Me Sarah Apassamy, avocate en droit de la famille

-Alexandra Sarant, psychologue experte de justice 

-Lucette Faillot, directrice régionale aux droits des femmes et à l'égalité 

-Victor Venutolo vice-président de la CPME DE Guadeloupe (Confédération des petites et moyennes entreprises)

A LIRE AUSSI : Les femmes travaillent gratuitement à partir de 11H25 ce lundi, selon « Les Glorieuses » 


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