La pêche au lambi se poursuit en Guadeloupe mais son prix est parfois dissuasif
L’ouverture de la pêche au lambi se poursuit jusqu’au 15 décembre. Si ce mollusque est toujours autant prisé, la hausse du prix au kilo freine parfois les ardeurs des clients. Reportage.
C’est la mi-saison de la pêche au Lambi qui se poursuit jusqu'au 15 décembre. Le premier bilan apparaît plutôt mitigé. Avec un prix qui oscille entre 28 et 30 euros le kilo voire plus, le lambi devient difficilement rentable pour le pêcheur, suscite quelques réticences chez les clients mais aussi chez les restaurateurs.
Nicolas Caille, un jeune pêcheur qui exerce avec passion son métier, livre son sentiment depuis le point de vente des produits de la mer de Bananier à Capesterre-Belle-Eau.
Ça se passe plus ou moins bien de mon côté pour l’instant puisqu’il y en a un peu moins que les années précédentes mais on reste au combat et il y en a de temps en temps. Les clients répondent présents mais ils sont un peu réticents vu les prix. De mon côté, j’ai gardé les mêmes prix, à 28 euros le kilo de lambi
De nombreux clients
Ce dimanche, les clients étaient toutefois nombreux à acheter le lambi, souvent en grande quantité et sans discuter sur le prix. Extraits
Pour Nicolas Caille, la règlementation sur la pêche au lambi est nécessaire.
Pour moi, c’est une bonne chose que la pêche au lambi soit réglementée car un lambi comme on le vend aujourd’hui, il met 3 ans à se développer. Si on en pêche tout le temps, toute l’année, il ne restera rien
Pour rappel, la capture des jeunes lambis de moins de 250 grammes de chairs nettoyées est formellement interdite.
Certains restaurateurs n’ont pas encore affiché ce mollusque sur les cartes. Et pour cause : Fred Hatil, le patron du restaurant « Caprices des îles » s’exprime sans langue de bois.
Pour l’instant, nous ne l’avons pas ajouté à notre carte car le lambi est extrêmement cher et, à la revente, cela va être très difficile de le proposer au client à un prix exorbitant. Donc nous essayons de faire un peu sans. Si ça baisse, nous allons le mettre à la carte. Mais, surtout, nous ne souhaitons pas faire du lambi importé. Quand on achète 1 kilo de lambi, on perd le quart, il reste 750 grammes. À la cuisson, on perd encore alors vendre un plat de lambi à 30 euros, je trouve que c’est beaucoup
Pour ce restaurateur, il faudrait que le lambi revienne à des tarifs plus accessibles, entre 22 et 25 euros, pour pouvoir envisager le reproposer à ses clients.