« Mantjé tonbé sé viv », un documentaire sur la psychiatrie en Martinique
Dans le cadre de la journée internationale du créole, le documentaire « Mantjé tonbé sé viv » sera diffusé à Tropiques Atrium à 18h30 ce mercredi 25 octobre, à Fort-de-France.
Le film documentaire « Mantjé tonbé sé viv », nous propose une immersion dans un hôpital psychiatrique, aux côtés d'une artiste chercheuse qui propose des ateliers autour du bèlè.
Il sera diffusé à Tropiques Atrium de Fort-de-France à 18h30, aujourd’hui (25 octobre).
« Cela nous concerne tous »
Wally Fall, réalisateur du documentaire, explique qu’il voulait réintégrer la question de la psychiatrie dans la société.
Je ne voulais pas que cette question soit enfermée dans les murs d’un hôpital. Pour moi cela nous concerne tous, que nous soyons touchés directement ou pas
C’est durant la pandémie de COVID-19 que Wally Fall a découvert le travail de Sémeline Jean-Baptiste, artiste chercheuse, qui utilise le bèlè comme outil.
Je l’ai contacté pour savoir si elle était intéressée à recréer cette expérience en milieu psychiatrique. Ainsi nous avons tenté une expérience filmée avec l’aide d’un docteur
Mantjé tonbé sé bel pa
« Mantjé tonbé sé viv » est le 2e documentaire et le 4e film du réalisateur Wally Fall. Né d’une mère martiniquaise et d‘un père sénégalais, il a grandi en Martinique et réside aujourd’hui en Guadeloupe.
L’idée du titre « Mantjé tonbé sé viv » provient de l’expression souvent employé dans le monde du bèlè, « mantjé tonbé sé bel pa ». Pour lui, cette expression traduit que « la danse n’est jamais aussi belle que dans le déséquilibre ». C’est aussi dans le déséquilibre que l’être humain se « reconnecte avec lui-même », soutient Wally Fall.
Pour moi, le fait d’avoir des problèmes psychiques qui pourraient être associés à une chute sociale, peut être justement le moment où d'apprendre à trouver son propre rythme intérieur
Un film reconnu sur ses terres
Ce documentaire a reçu le prix Antilles Guyane au Ciné Martinique Festival. Et le prix spécial Alliance Ciné Caraïbe du Festival Monde en vues en Guadeloupe. Le réalisateur ny attendait pas.
J’étais très content que ces distinctions viennent de Martinique et de Guadeloupe. J’espère que ça donnera de la visibilité à ce film afin que nous parlions de plus en plus de ce sujet tabou
« Le créole fait partie de ce qui nous définit ». C’est ce que pense Wally Fall qui a fait le choix de mettre le titre dans cette langue. Le réalisateur souhaitait « ancrer le film dans son pays d’origine ».
Nous entendons le créole depuis petit et c’est à partir de cette langue que nous voyons le monde d’un point de vue martiniquais. Pour moi le bèlè et le créole sont d'ailleurs indissociables