Livia Louis-Joseph Dogué en finale d'un prestigieux concours de chant lyrique
La jeune Martiniquaise Livia Louis-Joseph Dogué va participer, ce dimanche 8 octobre, à la finale de l'un des concours internationaux les plus prestigieux, celui des Voix Nouvelles. Sur la scène de l'Opéra comique de Paris, cette dernière interprètera deux airs pour tenter de faire la différence face aux 9 autres finalistes. Un prix du public sera aussi décerné.
C'est un concours qui peut changer une vie. La jeune chanteuse lyrique, Livia Louis-Joseph Dogué, 20 ans, va participer ce dimanche au concours Voix Nouvelles sur la scène de l'Opéra comique de Paris, accompagnée par l'orchestre de Nice. Cet événement international prestigieux a notamment révélé la célèbre Nathalie Dessay dans le passé.
La Soprano martiniquaise est parmi les 10 finalistes, avec l'espoir de convaincre le jury. Pour cela, elle peaufinait sa préparation ces derniers jours, aux côtés de Fabrice Di Falco notamment, président des Voix des Outre-Mer, autre concours qui l'avait révélée en 2020. Pour ce dernier, il est primordial de ne pas lâcher les talents qu'il a participé à révéler.
"Non seulement on détecte, on forme, et puis on professionnalise. La professionnalisation est importante, et un concours comme celui-là, ça aide, il ne faut pas attendre un âge pour être professionnel. Avec l'association, on se donne les moyens d'être là pour montrer qu'on peut venir d'un Outre-Mer et avoir cette famille qui vous aide, qui vous emmène jusqu'au bout, car elle fait partie des 10 finalistes et c'est déjà une grande victoire", estime Fabrice Di Falco.
Votes pour le prix du public
RCI a été à la rencontre de Livia Louis-Joseph Dogué, ce jeudi, dans un théâtre du XIIIe arrondissement, elle nous a accordé un entretien. L'événement sera retransmis en direct à partir de 13h30 dimanche (heure des Antilles) sur le Facebook “Génération Opéra”. Il sera possible de voter pour le prix du public, Livia Louis-Joseph Dogué portera le numéro 3.
Pour voter, connectez-vous sur https://livee.io/voixnouvelles2023 à partir de 19h30 (13h30 aux Antilles) ce dimanche 8 octobre.
Comment vous sentez-vous à trois jours de cette finale ?
"Je suis vraiment stressée, mais il y a aussi une part de joie de venir des Antilles, de représenter mon île dans un concours international. C'est quelque chose qui me donne la force pour faire au mieux et rendre tout le monde fier."
On a assisté à vos répétitions, cela ressemble à un travail de précision, chaque note, chaque geste, les salutations, tout est préparé pour ce grand jour ?
"Rien n'est laissé au hasard dans les préparations et cela me donne confiance. Je n'aurais pas aimé qu'on me dise que je manque de travail. Je veux donner tout ce que je peux, c'est ce que j'essaye de me mettre en tête."
C'est une préparation qui semble très complète, qu'est ce que cela représente en termes d'investissement personnel ?
"On ne se rend pas compte de tout le travail que ça demande. Cela fait plusieurs semaines que je vais à la salle, ce n'est pas très intense, mais il faut donner une pulsion au corps. Il y a aussi tout un travail de technique qui est important et il faut s'accrocher."
Porter toute mon île jusqu'à la scène de l'Opéra comique, c'est une fierté pour moi.
Vous avez eu une rencontre tardive avec le chant lyrique, lors du concours Voix des Outre-Mer, cela a vraiment été une révélation ?
"Ah oui ! J'ai vraiment découvert une voix qui était cachée, j'ai atteint des aigus insoupçonnés. J'ai commencé par un air de une minute parce que je ne savais pas comment faire plus. Je pensais que j'avais une voix plutôt grave, un peu jazz, mais en fait, j'ai découvert que j'avais des aigus et même des sur-aigus. J'ai aussi aimé l'opéra parce que c'est la voix, mais aussi un personnage, donc on peut laisser son identité propre dans un coin."
Depuis ce concours, tout s'est accéléré pour vous, avec la participation à l'émission Prodiges et maintenant cette finale des Voix Nouvelles, comment vivez-vous cela ?
"C'est vrai que tout va très vite, mais avec mon éducation et ma façon de faire, même si ça va vite, je me rends bien compte qu'il faut ralentir et prendre le temps de la formation. C'est peut-être un déni mais je le prends de loin. Ce concours, c'est l'occasion de me dire que si c'est vraiment ce que je veux faire et que l'on croit en moi, ce sera peut-être déterminant."
Voix des Outre-Mer est un révélateur qui fonctionne, la Guyanaise Marie-Laure Garnier, qui y avait participé, a notamment chanté la Marseillaise pour la cérémonie nationale du 14 juillet en 2023, est-ce que cela aide d'avoir des modèles à suivre ?
"Cela aide à se projeter. On se dit que Marie-Laure Garnier, qui est une sœur des Voix des Outre-Mer, qu'elle vient de Guyane et qu'elle arrive à faire ce parcours, c'est inspirant. Ou même Rihanna, qui sort d'une île et qui a eu un développement international. On pourrait se dire que de là d'où l'on vient, c'est une restriction, mais pas du tout, il faut voir haut, même si l'on vient d'une petite île."
Vous affichez votre fierté d'être Martiniquaise, est-ce que vous vous sentez portée par l'énergie de votre île avant un concours comme celui de dimanche ?
"Complètement. Les Martiniquais m'ont toujours soutenue et moi aussi, j'aime mon île, j'ai vécu jusqu'à mes 18 ans en Martinique. C'est porter toute mon île jusqu'à la scène de l'Opéra comique, c'est une fierté pour moi de les emmener au moins en finale de ce concours."