Un séminaire pour une agriculture attractive et durable en Martinique
L'un des enjeux majeurs actuel est de valoriser une production saine et locale. C’est dans ce contexte que le projet Ecophyto Pumat « Pour Un Maraîchage Attractif en Martinique », a rendu ses conclusions lors d’un séminaire hier (mardi 19 septembre), au Saint-Esprit.
Le projet Ecophyto Pumat, « Pour Un Maraîchage Attractif en Martinique » est né à l’initiative de la chambre d’agriculture et du CIRAD (Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement). L'objectif global de cette initiative est de proposer une production locale de qualité et génératrice de richesse localement.
Ce projet repose notamment sur une campagne d'identification de pratiques alternatives afin de répondre efficacement à la demande des consommateurs tout en réduisant l’usage de pesticides.
Ce séminaire organisé à la ferme de Mr Bertrand Sainte-Rose au Saint-Esprit était l'occasion de partager les conclusions de l'enquête menée sur 203 producteurs en Martinique et 206 en Guadeloupe.
Leviers d'action
Selon Louise Camille, doctorante en économie agricole au CIRAD, le projet leur a permis d'observer leurs pratiques de production et de commercialisation, tout en abordant en profondeur le sujet de l'agroécologie (pratiques agricoles nourries ou inspirées par les connaissances de l'écologie).
Elle affirme que cette étude a aussi permis d'identifier différents leviers à actionner pour permettre l'adoption de ces pratiques par les maraichers :
Les différents leviers qu'on a pu identifier sont les organisations de producteurs, les associations, le fait d'être dans des réseaux de producteurs, d'avoir un revenu suffisant pour pouvoir investir et de mettre en place ces pratiques, et aussi l'utilisation du numérique
Difficultés financières, pénibilité du travail… Valoriser une production saine et durable dans le secteur maraicher reste un réel défi.
Pour Laurent Paro, économiste au CIRAD, la difficulté réside dans le fait de trouver un prix juste, qui permette à la fois aux producteurs de se rémunérer correctement, tout en restant adapté au pouvoir d'achat des consommateurs :
À cela s'ajoutent les nombreux légumes importés qui font concurrence aux agriculteurs, 60% sur le marché local.
Bien plus que les questions économiques, l'un des enjeux principaux de cet événement était de répondre à la question : Comment rendre le secteur maraicher attractif en Martinique ?
Un métier vieillissant
Le séminaire de restitution a permis de de poser les bases de discussions en présence d’agriculteurs et de chercheurs. Ces-derniers ont justement pu exprimer leurs difficultés.
Parmi elles, on relève notamment un problème de vieillissement des populations d’agriculteurs. Un phénomène que Jean-Georges Lérandy, agriculteur bio, explique par le un mode de vie exigeant qu'occasionne cette activité.
L'agriculture, il faut une présence permanente : pas de vie de famille, pas de vacances. Surtout quand on est le maraîcher... En permanence, il faut semer, planter, récolter, semer, planter, récolter, sarcler
Pour lui, il s'agit d'un « métier passion », qui nécessite plus d'engagement des acteurs éducatifs afin de promouvoir le promouvoir et d'agriculteurs prêts à partager leur savoir.
Les conclusions de ce colloque ; motiver la passion pour l'agriculture, booster l'engagement citoyen des Martiniquais, mais aussi celui de l'État pour subventionner davantage ce bien commun.