Dans l’archipel, le harcèlement scolaire est aussi une des priorités
Priorité de l'Éducation nationale, le harcèlement scolaire fait partie de la liste des chantiers importants de cette année. Élisabeth Borne a par ailleurs annoncé qu’un plan sera dévoilé d'ici la fin de l'année. En cette rencontrée scolaire, qu’en est-il dans notre archipel ?
Face aux parents des élèves du collège, Félix Aladin-Flémin, dans le discours de rentrée de la rectrice de l'Académie, les mots de harcèlement scolaire côtoient ceux que l'on emploie souvent comme la réussite. Un changement significatif pour un sujet encore tabou il y a quelques années. Les élèves sont de plus en plus sensibilisés au phénomène et les parents le seront aussi davantage, car le harcèlement scolaire n'est dans la majorité des cas pas visibles de tous, comme témoigne cette maman.
Quand on n'est pas dans la situation, effectivement, on ne pense pas que ce problème n'est pas obligé de nous toucher pour qu'on puisse réagir. Donc, il faut juste faire une discussion avec nos enfants pour éviter ce genre de harcèlement vis-à-vis d'eux et vis-à-vis des autres.
35 cas de harcèlement scolaire en Guadeloupe
La prise en charge des cas de harcèlement scolaire variait d'un établissement à un autre. L’Éducation nationale avait mis en place des numéros d’appel à destination des élèves, mais le protocole de prise en charge n’était pas totalement homogène sur l’ensemble de l'Hexagone et les territoires d’Outre-Mer.
Cette année, tous les établissements devront mettre en place le dispositif Phare. Parmi les mesures qui seront appliquées : la nomination d’élèves ambassadeurs, la constitution d’une équipe de personnes formées à la prise en charge du harcèlement et cyberharcèlement. Cet été, le ministère de l’Éducation nationale prévoit le transfert de l’élève harceleur dans un autre établissement.
L'équipe pédagogique du collège Félix Aladin-Flémin n'a pas encore mis en place ce dispositif, mais les efforts pour lutter contre ce phénomène se sont multipliés. En attendant la mise en place. Vlady Valence, principal du collège Félix Aladin-Flémin.
Nous avons connu un début de harcèlement à travers la co-éducation. Le parent est venu me voir tout de suite. Nous avons mis en place un groupe de travail. Nous avons écouté l'enfant, écouté aussi le harceleur et la chance qu'on a eu c'est que nous avions des parents tout à fait ouverts au dialogue.
35 cas de harcèlement scolaire ont été recensés dans l'Académie entre avril et juillet. Il ne s'agit que des cas ayant fait l'objet d'une procédure d'accompagnement. Ce chiffre très peu élevé est loin d'illustrer ce que représente le harcèlement scolaire dans l'Académie, car les victimes ne le signalent pas toujours et le cyberharcèlement échappe encore au radar des équipes pédagogiques.
La rectrice, Christine Gangloff-Ziegler :
Les cas les plus fréquents, c'est au niveau du collège et entre élèves, ce qui n'exclut pas d'autres types de harcèlement, bien sûr. Les réseaux sociaux, avec le cyberharcèlement, ont amplifié le phénomène.
Selon le ministère de l'Éducation nationale, un élève sur dix aurait été victime de harcèlement scolaire. Le volet « veille » du dispositif Phare a pour objectif, au fil des années, de mieux prévenir le phénomène et peut-être aussi d'affiner le système de signalement des cas.