Quasiment pas de travaux dans les collèges et lycées pendant les grandes vacances
Les élèves des 86 collèges et lycées de Martinique vont retrouver leur établissement comme ils l’ont laissé. Les travaux habituels en cette période de l'année auraient été, cette fois-ci, quasiment inexistants en juillet – août, au grand dam des professionnels et des parents d’élèves.
D’ordinaire, les mois de juillet et d'août sont une opportunité pour les collectivités de mettre en place des travaux d'entretien et de rénovation dans les collèges et lycées. Mais, durant ces grandes vacances, contrairement à l'an passé, très peu de projets ont été menés depuis deux mois. Du jamais vu depuis le début des années 2000, selon nos informations.
Jean-Yves Bonnaire, secrétaire général du syndicat des entreprises du BTP (Bâtiment et des Travaux Publics), invité du journal de 7h de RCI en direct, confirme les inquiétudes, alors que cette période est généralement très attendue par les professionnels. L’absence de réponses ne rassure pas non plus les professionnels.
Nous sommes un peu dans le brouillard avec peu de visibilité sur les travaux neufs. En entretien, il n’y a pas eu de visibilité, quelques commandes effectivement mais c’est une situation qui devient de plus en plus inquiétante. Non seulement, on n’arrive pas à résoudre les problèmes historiques des délais de paiement mais il n’y a pas de perspectives claires aujourd’hui sur le lancement de chantiers. Et certains concernent les établissements scolaires : je parle par exemple de confortement parasismique, pour la cité scolaire Frantz Fanon à Trinité notamment. Et ce sont des chantiers que le secteur attend avec impatience mais qu’il ne voit pas venir
Trop tard pour cette rentrée
Pour lui, il est désormais trop tard pour cette rentrée scolaire. « Les établissements seront livrés dans le même état qu’ils ont été laissés en juin ». Si le représentant du secteur du BTP reconnaît que les problèmes de cyberattaque contre la CTM ont pu jouer un rôle, il estime que les difficultés sont plus anciennes.
Il appelle au dialogue avec la collectivité afin de trouver des solutions.
À une semaine de la rentrée scolaire, la Fédération des parents d'élèves affiche, elle aussi, un certain désarroi, comme l’explique Bruno Daniel, son président.
Nous n’avons eu de cesse d’interpeller sur des travaux qui auraient mérité depuis fort longtemps d’être engagés. Des portes, par exemple, au niveau de sanitaires qui ne se ferment pas ou sont parfois inexistantes, des problèmes d’infiltration d’eau, moisissures, etc… Nous avons aussi eu à déplorer dans certaines classes des problématiques de hausse de température qui ne favorisent nullement l’apprentissage. On peut se demander s’il ne peut pas y avoir un regard un peu plus humain par rapport à ce genre de problématiques
Contactée depuis plusieurs semaines, la CTM n’a pas encore répondu à nos sollicitations, mais rappelle que 25 millions d'euros ont été débloqués pour l'année scolaire 2022 - 2023.