Jean-Pierre Sainton, ancien professeur d'histoire à l’Université des Antilles, est décédé
Professeur d’histoire contemporaine à l’Université des Antilles à la retraite depuis bientôt un an, Jean-Pierre Sainton est décédé à l’âge de 68 ans.
Jean-Pierre Sainton a été professeur d’histoire à l’Université des Antilles et était l'actuel président de l’Association of Caribbean Historians (ACH). Auteur de nombreux ouvrages tels que : Histoire et civilisation de la Caraïbe, Couleur et société en contexte post-esclavagiste ou encore La décolonisation improbable : cultures, politiques et conjonctures en Guadeloupe et en Martinique. Cet historien attachait une grande importance à la dimension pédagogique et éducative de l’histoire.
Né à Paris, en 1955, d’un père guadeloupéen et d’une mère martiniquaise, il a passé la première partie de son enfance chez ses grands-parents en Martinique. Ce qui ne l’a pas empêché d’être attaché à sa culture guadeloupéenne inculquée par son père, dirigeant d'un mouvement indépendantiste et arrêté lors des émeutes de Mai 67. C’est de là que vient d’ailleurs son engagement militant depuis son adolescence.
Historien et militant
Un militant qui a poursuivi ses études secondaires en Guadeloupe où il obtiendra son baccalauréat en 1973 avant d’entamer un DEUG d’Histoire à l’Université des Antilles. Il continue ensuite ses études à Nanterre où il suit une licence avant de faire sa maîtrise à Paris VII. Et en parallèle de ses études, il continue son combat militant en étant responsable de l’association générale des étudiants de Guadeloupe.
Ce n’est qu’en 1980 qu’il fait son retour en Guadeloupe. De quoi poursuivre ses activités politiques, et signer son premier travail militant intitulé « Mai 67, mémoire d’un événement », co-écrit avec Raymond Gama. Cet homme d'histoire a également été un membre éminent de l'Union populaire pour la libération de la Guadeloupe (UPLG).
A l’âge de 42 ans, Jean-Pierre Sainton soutient sa thèse sur : "Les nègres en politique : couleur, identités et stratégies de pouvoir en Guadeloupe au tournant du siècle". Ancien chercheur, et Maître de conférences en histoire à l'Université des Antilles, il était spécialiste d'histoire sociale et politique caribéenne. Ex doyen du Département Pluridisciplinaire de Lettres, Langues et Sciences Humaines et chargé de mission pour la création du campus du Camp Jacob, il a œuvré pour la mise en place du master de Sciences humaines et sociales en Guadeloupe. Jean-Pierre Sainton a terminé sa carrière d'enseignant il y a près d'un an.