Monopoles économiques en Outre-Mer : l’annonce de Gérald Darmanin laisse de marbre

Après l’annonce de Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur et des Outre-Mer sur la mise en place d’une mission visant à identifier et lutter contre les monopoles économiques dans les Outre-Mer à son retour en France hexagonale, les acteurs du monde économique réagissent.

Pour Elie Domota, porte-parole du Lyannaj Kont Pwofitasyon (LKP), cette annonce n’est que poudre aux yeux :

C’est une annonce publicitaire dans le cadre de la campagne électorale de Monsieur Darmanin puisqu’on sait tous aujourd’hui qu’il se prépare pour les présidentielles en France en 2027.

Mais pour ce qui est d’espérer une amélioration du cout de la vie, le problème se trouve ailleurs : « En Guadeloupe de nouvelles enseignes sont arrivées et les prix n’ont pas baissé. Cela veut dire qu’ils ont aligné leur prix pour perpétuer la "pwofitasyon". Ils ont inventé le bouclier qualité prix, ce qui est une légalisation de la "pwofitasyon" puisqu’il n’y a pas de baisse de prix. Les écarts entre les prix de la Guadeloupe et la France continuent d’augmenter ».

Pour Elie Domota la solution est simple :

Plus que jamais on demande l’application de l’accord qu’ils ont signé avec le LKP en 2009 à savoir l’encadrement des prix de première nécessité et le développement de la production locale et de la transformation. Et en plus de cela il ne peut pas y avoir de baisse de prix s’il n’y a pas de transparence sur les marges. Le problème des prix en Guadeloupe c’est avant tout un problème de marge.

Pas de vrai changement attendu

Dans ce contexte, les petits entrepreneurs sont aussi touchés par l’augmentation du cout des matières premières. C’est ce qu’a indiqué Alan Nagam, président de la FTPE, la fédération des très petites entreprises de Guadeloupe, pour qui cette annonce n’est qu’illusion également :

Ça ne fera qu'une mission de plus, ça ne fera rien changer. Automatiquement, ça augmente. Quand il n'y a qu'un importateur, il fait ce qu'il veut. Deux, ils s'entendent, ce n'est qu'à partir de trois qu'on commence à avoir un résultat. Donc, tant qu'il n'y aura pas trois importateurs sur le même produit, ce sera impossible de faire baisser les prix. Il prépare son poste de futur président, c'est tout.

Un avis que partage la population également. Annonce de campagne, inégalités, choix d’achats limité même en ligne … écoutez ces réactions au micro d’Alexandre Giraud.