Sénatoriales : les partis dévoilent leurs cartes, les candidats dissidents aussi
À près d’un mois des élections sénatoriales qui doivent dévoiler les deux futurs représentants de la Martinique au Sénat, la bataille semble lancée et parfois même au sein des propres partis politiques. Les candidats doivent se déclarer en préfecture entre le 4 et le 8 septembre.
Les quelques 850 grands électeurs qui voteront le 24 septembre prochain en préfecture devront choisir deux sénateurs pour une législature de six ans.
Si, pour des raisons personnelles, Maurice Antiste ne devrait pas se représenter, il ne fait guère de doute que Catherine Conconne, candidate sortante elle aussi, devrait briguer un nouveau mandat dans ce scrutin majoritaire plurinominal.
Au mois de mai, le Parti dynamique trinitéenne a choisi Frédéric Buval, le maire de Trinité, pour se lancer dans la bataille.
Belfort Birota, conseiller municipal du Robert, mais surtout président du SMTVD (Syndicat Mixte de Traitement et de Valorisation des Déchets), a affiché ses intentions, soutenues par le Rassemblement Démocratique pour la Martinique (RDM).
Jean Lanoix a été choisi par « Ansanm pou péyi nou » (A2PN), qui regroupe Péyi-A, RDM, Les Insoumis, Les Ateliers Schœlchérois, Martinique Citoyenne, Initiatives Franciscaines...).
Les choses s'avèrent plus compliquées du côté du Parti progressiste Martiniquais (PPM) et de la coalition rassemblée sous le nom de Peyi-A.
Dans ce dernier cas, c'est le conseiller municipal de Trinité, Richard Barthéléry, qui a été officiellement choisi, mais Louise Telle, l'une de ses anciennes membres, a déclaré sa candidature le 16 août dernier. Une décision qui passerait très mal auprès des instances du parti, ces dernières évoqunt des « sanctions » à l’encontre de celles et ceux qui « s’écartent » de « la règle démocratique » du parti.
Dans un courrier daté du 23 juin adressé à Jean-Philippe Nilor, Louise Telle a, quant à elle, annoncé sa démission, disant « constater le caractère délétère d’un certain nombre de pratiques contraires aux objectifs et aux idéaux annoncés à l’origine » du mouvement dont elle a été l’une des co-fondatrices.
« Les partis politiques ne contrôlent pas le jeu des candidatures »
Situation similaire au Parti Progressiste Martinique. Raphaël Seminor, adjoint au maire de Fort-de-France, est officiellement investi, mais il aura face à lui deux anciens camarades, Franz Thodiard et Yvon Pacquit. Cette liste des candidats n'est pas encore exhaustive. Le Gran Sanblé, Bâtir ou encore les Républicains n’ont pas encore fait connaître leurs choix pour cette élection.
Le politologue Justin Daniel évoque « un grand éclatement ».
C’est un paysage qui est caractérisé, une nouvelle fois, par un grand éclatement et qui révèle que les partis politiques ne contrôlent pas le jeu des candidatures. Ce n’est pas tout à fait nouveau mais, cette année, c’est exacerbé puisqu’un seul parti présente plusieurs candidats dont certains sont dissidents
Justin Daniel, pas surpris par ces divisions, y voit plusieurs raisons.
D’abord, il s’agit d’une élection au scrutin universel indirect. Ce sont des grands électeurs qui se prononcent (députés et sénateurs, délégués municipaux et conseillers à l’assemblée de Martinique). Plusieurs jeux se jouent à différentes échelles entre les composantes des coalitions qui structurent le paysage de la Martinique. Il y a des négociations et des tractations menées par chacun des candidats dont l’issue dépend de la capacité de chaque candidat à négocier avec chacun des délégués dont le choix échappe parfois au contrôle des partis et même des équipes municipales qui les désignent