L’avenir du Canal de Panama, menacé par le manque d’eau
Cet ouvrage d’art qui permet la traversée de marchandises entre Atlantique et Pacifique a coûté la vie à 22 000 Martiniquais et Guadeloupéens lors de sa construction achevée en 1914. Plus d’un siècle plus tard, sa pérennité est menacée par une baisse des précipitations sur les montagnes avoisinantes…
La particularité du canal de Panama, c’est aussi son grand désavantage. Cette voie maritime qui achemine près de 6% du commerce maritime mondial fonctionne avec de l’eau douce, contrairement au Canal de Suez, par exemple, qui utilise l’eau de mer.
Or, la baisse des précipitations due au réchauffement climatique, conjuguée au phénomène El Nino, conduit aujourd’hui les administrateurs du Canal à tirer la sonnette d’alarme. 400 millions de dollars sont pourtant investis chaque année, notamment pour limiter les fuites d'eau douce. Impossible, en revanche, d’imaginer son remplacement par de l'eau de mer car cela impliquerait des travaux pharaonesques.
Entre 60 et 70 000 descendants de Martiniquais et Guadeloupéens au Panama
La réduction du tirant d'eau impose à certains navires marchands de décharger des centaines de conteneurs dans le port de Balboa, côté Pacifique, et de les recharger ensuite à Colon, côté Caraïbes, après un transport par voie ferrée.
Depuis 1914, plus d'un million de navires ont traversé le canal de Panama, principalement en provenance des États-Unis, de la Chine et du Japon. Un canal en souffrance actuellement et dont la construction a attiré à l’époque près de 50 000 Antillais dont près de la moitié a succombé lors du chantier.
Les descendants de ces Martiniquais et Guadeloupéens vivant au Panama seraient aujourd’hui entre 60 à 70 000. Une communauté dont la grande majorité vit à Panama City et à Colon et continue d’utiliser le français et le créole.