Une visite à la distillerie des rhums "JM" sur l'habitation Fonds Préville
VIDÉOS - Une invitation à découvrir en cette période de grandes vacances les distilleries de Martinique. La profession rêve de mettre en place un circuit des distilleries de l'île pour en faire une attraction touristique incontournable. Étape, entre autres, de ce circuit à venir, l'habitation Fonds Préville qui produit le fameux JM prisé des connaisseurs de rhums vieux.
Et si à l’instar du whisky pour l’Ecosse, le rhum devenait une carte, voire la carte de visite ou l’emblème de notre île à l’échelle internationale ? Des professionnels de ce secteur d'activités porté par l’Appellation d’Origine Contrôlée (AOC) en caressent l’idée depuis déjà quelques temps. La fameuse AOC, si contraignante à obtenir, dont la Martinique s’enorgueillit d’être la seule au monde à l’avoir décrochée pour son rhum agricole.
Ces professionnels rêvent de créer un véritable circuit à travers la Martinique. Une sorte de route du rhum terrestre qui permettrait aux visiteurs, et pas seulement à ceux de l’extérieur, de découvrir les secrets de nos distilleries et, après tout, l’authenticité de chaque marque d'un produit à la fois "cultural" et "culturel". Même s'il doit être consommé avec modération.
Et ce n'est par rien de le dire quand on sait que du Nord au Sud, d’Est en Ouest des 1100 km2 de nôtre île, la variété des sols et des reliefs, la proximité de la mer ou des mornes, l'exposition plus moins forte au soleil contribuent à les différencier.
Au cours de la dernière récolte, c'était le 25 mars 2017, une chercheuse américaine, spécialiste du cacao et du chocolat, s’est intéressée aux rhums de Martinique. Pour les besoins de ses recherches axées sur le mariage de deux anciens produits du terroir martiniquais, elle a sillonné plusieurs habitations et distilleries de l'île.
Sa quête l’a conduite à la Mauny et à Trois-Rivières, chez Clément, HSE, Neisson, Saint-James, Depaz. Et aussi sur l'habitation Fonds Préville, à la distillerie des rhums "JM" que les fins connaisseurs désignent également sous le nom de Crassous de Médeuil. Une habitation nichée sur le flanc Est de la Montagne Pelée. Nous l’avons accompagnée sur cette étape.
La couleur rouge comme ADN d'une marque...
Une fois avoir quitté la RN1, à gauche, peu avant le bourg du Macouba, une route en terre et en cailloux ravinée par les engins et tracteurs à l’œuvre en période de récolte s’offre aux visiteurs. Malgré le carême, c’est d’abord le côté verdoyant qui domine dans le paysage.
Jusqu’à ce qu’en contrebas de ce chemin cahoteux, le rouge éclatant de la toiture et de la cheminée de la distillerie rutile à travers de grosses touffes de bambous, de balisiers et autres philodendrons.
Dans ce théâtre de verdure au rouge rutilant, une rivière déploie un flux d’eau clair que l’on devine glacée. Son ruissellement est peu perceptible face au vrombissement des machines lancées à plein régime depuis plusieurs heures en ce samedi matin de mars.
Nous avons rendez-vous avec Emmanuel Bécheau. Le directeur des rhums JM fait déjà découvrir le site à un groupe de touristes de passage. Il n’en a plus pour longtemps. Quelques dizaines de minutes plus tard, c’est parti.
Nous sommes dans la salle d'accueil jouxtant celle des ventes. La couleur rouge domine, comme la toiture et la cheminée vues plus tôt. Ce n’est pas fortuit. Ce rouge est même inscrit dans l’ADN de cette marque d’alcool comme nous l'explique Emmanuel Bécheau.
Mais derrière cette ADN, il y a toute l'histoire des héritiers Crassous de Médeuil...
En passant par le jardin pédagogique où même les bancs nous parlent d'histoire de canne et de rhum....
De l'arrivée de la canne à l'usine à sa transformation en rhum en passant par les phases de broyage et de fermentation....
De l'art de sentir puis de repérer les arômes sans s’enivrer de rhum...