Le torchon brûle entre la présidente du CMT et Alfred Marie-Jeanne
La réduction du budget du Comité Martiniquais du Tourisme et le déplacement d'une de ses cadres ont fortement dégradé les relations entre Karine Mousseau, présidente du CMT et Alfred Marie-Jeanne, président du Conseil Exécutif de la CTM. Explications.
Mais pourquoi diable Alfred Marie-Jeanne a-t-il décidé de réaffecter la Directrice des Ressources Humaines du CMT à Plateau Roy. Cette DRH – visiblement dans le collimateur d’Alfred Marie Jeanne – avait été recrutée par Karine Roy Camille, l’ancienne présidente du CMT. La nouvelle équipe menée par Karine Mousseau a pu largement apprécier son savoir faire et est ravie de pouvoir travailler avec cette DRH.
L’équipe de Karine Mousseau ferait donc de la résistance aux injonctions du président du Conseil Exécutif en dépit des coups de sang de celui-ci, bien décidé, comme toujours à ne pas céder, et même à "brilé en kay-la pou délojé rat la".
La défaite des législatives dans les esprits
Reste que pour cette fois, ça ne passe pas du tout. C’est à croire que Karine Mousseau ne serait pas du genre à avoir peur de ce genre d’incendie. La présidente du CMT bénéficierait même de certains soutiens discrets, venant de personnes qui considèrent finalement que le poids politique du président Marie-Jeanne se serait affaibli, notamment après les législatives. En effet, malgré le soutien du président du MIM, Francis Carole s’est pris, c’est vrai, une belle ziginot à Fort-de-France, et Fabrice Dunon s’est fait pilonner dans le centre atlantique.
Certains, y compris, au MIM, ont par ailleurs accusé Alfred Marie-Jeanne de vouloir torpiller en douce Jean-Philippe Nilor. Le député du sud aurait donc triomphé pour ainsi dire malgré le leader du MIM. Beaucoup se mettent donc à douter de la clairvoyance des choix du président du Conseil exécutif, et plus particulièrement dans cette affaire de la DRH du CMT.
Une cadre engagée politiquement
Selon plusieurs sources concordantes, cette cadre a mené un campagne électorale aux côtés de Fred Lordinot en 2011. Le président verrait donc en elle une employée du PPM. On apprend également que au CMT, comme à la CTM, nombreux sont ceux qui considèrent cette affaire comme celle d’une chasse aux sorcières. Mais pour l’instant, personne n’ose lever le doigt pour seulement en parler.
Quant à Karine Mousseau, elle serait selon nos sources dans une démarche visant à sauver le CMT. Elle ne voudrait surtout pas être considérée comme un pot de belles fleurs. C’est pourquoi, raconte-t-on également, qu’elle serait prête à engager un véritable bras de fer avec Alfred Marie-Jeanne. Au point d’avoir même signifié au patron du Conseil exécutif que s’il n’a plus confiance en elle, il n'avait qu'à la démissionner d’office et la remplacer par Maryline Lesdéma, une élue patriote.
2 millions de budget en moins
C’est comme si une ronde de danmyé s'ouvrait entre le CMT et la CTM. Avec une Karine Mousseaux qui veut, nous indique-t-on, faire la preuve qu’elle n’est pas venue faire de la figuration politique au CMT mais qu’elle ambitionne véritablement de faire avancer le tourisme martiniquais.
Et ce n'est pas la baisse de 2 millions d'euros du budget du CMT qui devrait améliorer les relations entre la collectivité et le satellite. En effet, on apprend que le budget de l'institution touristique est passé de 14 à 12 millions d'euros. Un coup dur pour Karine Mousseau.
Quoiqu’il en soit, sa ténacité risque de lui coûter cher auprès d’un président qui, et ce n’est un secret pour personne, n’aime pas que ces décisions jugées parfois unilatérales, soient contestées. Un président qui a peut être une toute autre idée que ses partenaires d’une alliance ou d’une collaboration. C’est comme s’il voulait une alliance dans un presque garde à vous passif et le silence total nous a raconté un des alliés.