Portables en prison : les syndicats s'insurgent, la ministre dément
Des propos favorables à l'utilisation du téléphone portable en prison prêtés à la ministre de la Justice Nicole Belloubet ont provoqué la colère des syndicats de personnel pénitentiaire. L'entourage de la ministre a depuis démenti.
Les téléphones portables bientôt autorisés en prison ? La ministre de la justice Nicole Belloubet n'y est pas opposée.
«Cette idée n'a rien d'absurde» indiquait mardi (22 août 2017), le quotidien La Provence rapportant des propos de la ministre lors de sa visite d'un centre pénitentiaire dans le var en France hexagonale. "Il faut donner aux détenus des moyens de communication. Par des portables contrôlés ou des lignes fixes», aurait-elle ajouté.
Pour F.O. pénitentiaire, ces propos ne sont pas réalistes. Les prisons sont déjà équipées de cabines téléphoniques, mais leur accès est restreint. Pour le syndicat c'est un faux problème, alors que le manque de personnel de surveillants pénitentiaires est selon eux bien plus réels. "Tenir de tels propos aujourd'hui au regard de la situation dans les prisons de la région Antilles-Guyane, c'est de la folie. Surtout au regard de tous les problèmes de sécurité que nous avons dans les établissements pénitentiaires. C'est une façon aussi de ne pas mettre les moyens matériels comme des brouilleurs qui fonctionnent", s'insurge Patrick Louvounou, secrétaire général du syndicat F.O. Pénitentiaire Martinique.
"On donne le téléphone portable aux détenus et on a la paix social plutôt que de recruter des surveillants. Madame la ministre oubliez vos propos et retrouvez le sens des réalités carcérales. C'est tout ce que l'on peut dire à cette ministre", a-t-il ajouté.
Ce mercredi, la ministre par le biais de son entourage a démenti avoir tenu de tels propos. Elle aurait évoqué une expérimentation en cours dans une prison de la Meuse. Des détenues ont accès à des lignes fixes bridées.