Un chirurgien orthopédiste jugé pour des actes commis au CHUM

Par 08/07/2023 - 06:00 • Mis à jour le 09/07/2023 - 10:06

Un chirurgien orthopédiste du CHUM et son épouse étaient jugés hier (vendredi 7 juillet) devant le tribunal judiciaire de Fort-de-France, à propos d’actes médicaux réalisés entre 2015 et 2019. Une enquête pour escroquerie, blanchiment, et harcèlement moral a été ouverte. Un collègue, la Direction régionale des Finances Publiques de Martinique et le CHUM se sont portées parties civiles.

    Un chirurgien orthopédiste jugé pour des actes commis au CHUM
Photo d'illustration

Ce ne sont pas seulement les pratiques du soignant qui étaient pointées du doigt au cours de cette audience mais aussi son attitude en tant que chef de service du membre supérieur du CHU de Martinique, à l'époque des faits. La Juridiction Interrégionale Spécialisée (JIRS) s’est penchée sur cette affaire délicate d’escroquerie et de blanchiment au cœur du chu de Martinique

Le professionnel d’orthopédie avait conclu un accord avec l’hôpital pour y pratiquer également en parallèle son activité libérale. Sauf que le médecin n’aurait pas respecté ses engagements. Pendant 4 ans, de 2015 à 2019, un système avait été mis en place : telle qu’une surfacturation de patients ou des patients de l’hôpital qu’il aurait facturés. Des sommes, en numéraire, qui auraient été récupérées par son secrétariat.

La femme du praticien était chargée, pour sa part, de réaliser sa comptabilité. Elle est poursuivie pour complicité de blanchiment.

Par ailleurs, le médecin aurait également trompé l’hôpital en faisant croire qu’il assurait ses astreintes alors qu’il les confiait à d’autres médecins ou à ses internes.

Climat « délétère » dans le service

Concernant les accusations de harcèlement moral, l’enquête aurait été difficile à mener car très peu de personnel sa voulu parler. Selon ce qu’il ressort des investigations, l’ancien chef du service orthopédique avait réussi à instaurer un climat de peur. « Délétère », décrit le ministère public. Ces actes répétés auraient provoqué la dégradation des relations de travail en interne.

Le magistrat du parquet fait preuve de sévérité et requiert deux ans de prison avec sursis , 10 000 euros d’amende, la confiscation des biens saisis mais surtout une interdiction d’exercer pendant 5 ans.

En défense, l’avocat du couple a tenté de démonter les accusations à l’encontre du médecin.

À l’issue de l’audience, l’affaire a été mise en délibéré au 2 août prochain.

 


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