La présidence du Grand Port Maritime de Martinique au cœur des tensions
L’élection de la présidence du conseil de surveillance du Grand Port continue de faire couler beaucoup d’encre. Preuve que la défaite de Didier Laguerre ne passe pas au niveau de l’exécutif de la CTM. Hier soir (lundi 26 juin), Serge Letchimy l’a fait savoir par courrier au ministre délégué en charge des Outre-mer, attendu cet après-midi.
Dès hier, à peine, le pied posé en Martinique, Serge Letchimy a réuni autour de lui son état-major pour faire le point sur l’élection au conseil de surveillance du port. Nul doute que ce mardi, à 15h, son échange programmé avec le ministre délégué aux Outre-Mer Jean-François Carenco aura des airs de demandes d’explications et de clarifications sur notamment le vote des quatre représentants de l’État.
Ces derniers se seraient en effet abstenus lors du vote d’hier matin en préfecture. Ce qui, mathématiquement, a permis à Philippe Jock de l’emporter par 2 voix d’écart face à Didier Laguerre.
Or, selon nos informations, le ministre délégué aux Outre-Mer, s’était bel et bien engagé verbalement et en public à soutenir l’idée que cette présidence revienne à la collectivité territoriale, comme c’est le cas en Guadeloupe. Il avance, par exemple, que la CTM est le principal financeur du port, au titre des fonds européens notamment.
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Les choses divergent selon les territoires puisqu’en Guyane par exemple, c’est une cheffe d’entreprise qui occupe ce poste. En Martinique, l’exécutif local souhaitait ainsi que cela soit acté dans le marbre, à savoir dans les textes législatifs. Mais éditer un décret qui ne concerne que notre territoire paraissait compliqué.
Menace d'un désengagement de la CTM
Le jeu démocratique et notamment les tractations ont donc battu leur plein durant des mois. Chacun usant de son influence, auprès des élus, du monde économique et même au plus haut sommet de l’État, pour tenter de rallier le maximum de suffrages. Et, à ce petit jeu, le président de la CCIM (Chambre de Commerce et d’Industrie de la Martinique) semble avoir été le plus efficace.
D’où la colère de Serge Letchimy, qui, aujourd’hui n’hésite à agiter la menace d’un désengagement de la CTM dans le financement du Grand port de Martinique et dans d’autres actions dans lesquelles État et CTM sont partenaires.
Reste à savoir si le patron de Plateau Roy mettra sa menace à exécution ou si la rencontre ministérielle du jour va apaiser les tensions. Car les recours semblent difficiles à mettre en œuvre.
Serge Letchimy, compte donc sur le prochain CIOM (Conseil interministériel pour les Outre-mer) pour arbitrer cette partie.
De son côté, Philippe Jock estime avoir toute la légitimité pour présider cette instance et souhaite poursuivre le travail entamé, depuis 2018.