La directrice de l'ARS veut que la chlordéconomie soit proposée de manière générale aux femmes enceintes
Une large enquête s'intéresse à la santé autour de la natalité. Les résultats poussent les autorités sanitaires à proposer des nouvelles mesures.
L’Agence régionale de santé a présenté hier à son siège à l’Etang Zabricot les résultats de l’enquête nationale sur la périnatalité menée en Martinique entre mars et juin 2021. Il en ressort que le taux de femmes obèses avant leur grossesse est plus élevé en Martinique : 24,9% contre 14,4% dans l’Hexagone.
"On a aussi des indicateurs qui sont, par contre, assez positifs, c'est à dire qu'on a une consommation de tabac avant et pendant la grossesse qui est inférieure à ce qu'elle peut être observée en France hexagonale. Par contre, on a une consommation d'alcool qui, pendant le troisième trimestre, reste a priori trop élevée, puisqu'on a quand même plus de 4 % des femmes en troisième trimestre de la grossesse qui continuent à boire de l'alcool", souligne Jacques Rosine, responsable de Santé publique France aux Antilles
Il y a également plus de grossesses non désirées sous nos latitudes : 32,8% contre 16,6% dans l’Hexagone. La santé mentale des femmes est également dégradée.
La part des enfants avec un petit poids à la naissance est aussi plus importante (10,5% contre 7,1% dans l’Hexagone).
La pratique de l'allaitement concerne les trois-quarts des participantes à l'étude. Les femmes allaitent plus souvent en Martinique : 76,1% contre 54,2% dans l’Hexagone.
"Ce genre d'enquête nous permet d'avoir des données plus récentes. On a vu par exemple la forte prévalence d'obésité, d'obésité et de surpoids chez la femme avant d'être enceinte. C'est une donnée qui est très préoccupant, parce qu'elle impacte la santé de la femme et puis elle peut impacter la santé de l'enfant", indique Camille Résid, responsable du département prévention à l’ARS Martinique
Cette enquête a été menée sur un échantillon de 825 femmes et a permis de recueillir des informations sur leur état de santé pendant la grossesse et l’accouchement.
Chlordéconomie
Les résultats de cette enquête doivent servir à adapter les politiques publiques de santé. C'est en tout cas ce que pense Anne Bruant-Bisson, directrice générale de l’ARS sur la chlordéconomie.
On veut vraiment développer de manière générale et pas simplement au coup par coup. On veut vraiment que dans l'examen de prévention, ça soit proposé tout à fait naturellement. On est même en train de travailler pour que ça devienne un examen inscrit à la nomenclature
L'ARS se refuse néanmoins à parler d'examen obligatoire pour le moment.
La directrice de l'ARS s'appuie notamment sur les résultats de l'enquête Ti-moun. "Les résultats de l'étude montrent qu'il y a des suspicions de retard au développement, parce que c'est ça qui est pointé", argumente Anne Bruant-Brisson.
Elle espère sur ce sujet et plus largement celui de la périnatalité une collaboration encore plus étroite avec la médecine de ville.