Les élus de Guadeloupe demandent au gouvernement de revoir sa copie
Ils parlent régulièrement d'une seule voix, ils s'y étaient engagés d'ailleurs après leur élection, les députés de la Guadeloupe ont décidé de faire front commun contre le contenu de l'arrêté portant reconnaissance de l'état de catastrophe naturelle après l'ouragan Maria.
Ils parlent régulièrement d'une seule voix, ils s'y étaient engagés d'ailleurs après leur élection, les députés de la Guadeloupe ont décidé de faire front commun contre le contenu de l'arrêté portant reconnaissance de l'état de catastrophe naturelle après l'ouragan Maria. Depuis cette nuit de nombreux élus sont montés au créneau pour dénoncer le fait que seules aux Saintes soient reconnues les vents cycloniques. Les autres communes n'y figurent pas au grand dam des députés mais également du président de Région, Ary Chalus qui par voie de communiqué indique avoir pris connaissance de cet arrêté "avec mécontentement (...) Le plus urgent est de poursuivre le travail déjà commencé avec les maires de toutes les communes sinistrées et les services de l'État, le recensement des dommages subis pour faire établir un procès-verbal et le transmettre au préfet en lui demandant de faire constater l’état de catastrophe naturelle sur toutes les communes de l'archipel. Ce procès-verbal sera transmis au Ministère de l'Intérieur pour modifier les périmètres des communes touchées par les vents cycloniques.
Le communiqué intégral des députés de la Guadeloupe :
"Les quatre Députés de la Guadeloupe, ont demandé ce matin à la ministre des Outre-mer l’extension de l’arrêté du 22 septembre 2017 portant reconnaissance de l'état de catastrophe naturelle pris à la suite de l’ouragan Maria.
Cet arrêté reconnaît l’état de catastrophe naturelle à toutes les communes de l’archipel pour les calamités liées au choc des vagues, aux inondations et aux coulées de boue. Cependant, il restreint les dommages liés aux vents cycloniques aux seules communes de Terre de Bas et de Terre de Haut. De sorte que les dommages causés sur le reste du territoire par les vents forts ne seront pas pris en charge par les assurances.
Or, des vents puissants ont touché les autres communes du territoire et ont causé des dégâts importants comme ça a été le cas dans tout le sud de la Basse-Terre ou encore à Marie-Galante par exemple.
Les habitants dont les biens ont été endommagés suite au passage de l’ouragan Maria et qui bénéficient d’une police d’assurance, doivent tous pouvoir être indemnisés de façon rapide et significative.
Une consultation réelle des élus locaux en amont de l’adoption du texte aurait, quoiqu’il en soit, permis d’éviter cette erreur.
La ministre des outre-mer s’est engagée à l’égard des quatre élus, à faciliter le dépôt de dossier de demande de reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle et le bénéfice de ce dispositif pour les communes ne figurant pas dans la liste des territoires touchés par les vents cycloniques.
Toutefois, cette solution est loin de satisfaire les quatre Députés puisqu’elle ralentirait et rendrait plus complexes les indemnisations. Ils demandent plus simplement au Gouvernement de prendre un nouvel arrêté étendant les dispositions de celui pris le 22 septembre".
Des réactions à foison
Ce matin, les maires de Trois-Rivières, de Saint-François s'étaient également offusqués de cette décision gouvernementale. Le président de PPDG, Jacques Bangou parle lui d'arrêté "discriminatoire et dénonce ce coup supplémentaire apporté à la Guadeloupe". Jocelyn Sapotille, le président de la CANBT et maire du Lamentin explique lui que cet "arrêté mérite d’être révisé. Le cas contraire serait un vrai scandale" dit-il. Autre réaction, celle de Sonia Pétro, la présidente des Républicains en Guadeloupe qui annonce avoir "interpellé personnellement le ministre de l'Economie Bruno le Maire, signataire de cet arrêté afin qu'il soit révisé et corrigé dans des délais brefs. La Guadeloupe a besoin de sérénité après une telle catastrophe et ne saurait accepter un arrêté aussi injuste"