"Gauguin, Voyage de Tahiti", un film jugé moyen au coeur de la polémique
Un film qui raconte la période thaïtienne de la vie de Paul Gauguin est sorti courant septembre. Le long métrage suscite plusieurs polémiques quant à son silence sur la pédophilie du peintre et sur la réalité coloniale de Tahiti
Le film d’Edouard Deluc, « Gauguin, Voyage de Tahiti » est sorti le 20 septembre dernier, dans l’hexagone et vendredi 22 septembre en Martinique. Le long métrage a reçu un accueil mitigé. Jugé « décevant » pour certains médias, « convainquant qu’à demi » pour d’autres. Vincent Cassel qui campe Paul Gauguin en revanche est exceptionnel.
Le film se déroule à Tahiti où Gauguin se rend en 1891, après son escale martiniquaise (juin à octobre 1887). Si elle n’est évoquée nulle part dans le film, le réalisateur a bien conscience qu’elle a été décisive pour le peintre.
Pour le réalisateur, l’histoire de Paul Gauguin à Tahiti méritait d’être racontée au cinéma. Il s’est inspiré des carnets de voyages du peintre (« Noa Noa ») pour la mettre en image.
Un film tourné à Tahiti et qui s’ajoute donc à la liste des films tournés dans les outre mers français. 15 petits rôles ont été offerts aux polynésiens et la production a recruté 600 figurants. (Près de 1000 personnes ont passé les castings).
Pédophilie et colonialisme
D'autres critiques plus virulentes se multiplient depuis la sortie du film. "Où est passée le colonialisme ?" s'interrogent ceux qui l'ont vu. Les mêmes s'insurgent que l'on puisse éluder le caractère pédophile relation entre Gauguin, 43 ans à l'époque et Téhura, une jeune thaitïenne âgée de 13 ans. Des aspects moraux et historiques de la vie du peintre que le film s'applique à éviter.
"Nous ne sommes pas du tout dans les problématiques amorales et sexuellement dégradantes qui ont pu se produire aux Marquises.(...) J'ai bien expliqué que ce n'était pas du tout un film à la gloire de Gauguin, mais un prétexte pour parler des Tahitiens, de l'histoire tahitienne au sens large", s'est défendu Edouard Deluc à Thaïti-Infos.