Infirmiers en Guadeloupe : « Oui, on est démunis face à la violence »
Dans tous les hôpitaux de France, une minute de silence a été observée ce mercredi 24 mai en hommage à l’infirmière tuée à Strasbourg par un homme souffrant de troubles psychiatriques. Soumia Saya, l’une des porte-paroles du collectif des infirmiers libéraux Gwada Idel.
Le décès d'une infirmière agressée au couteau lundi 22 mai à l'hôpital de Reims par un homme souffrant de troubles psychiatriques a provoqué une profonde émotion chez les soignants et dans la classe politique. Une minute de silence a été observée dans tous les hôpitaux de France ce mercredi.
Le ministre de la Santé, François Braun, de son côté, a promis une réunion demain sur la « sécurité » dans le secteur de la santé.
Dans ce contexte, les soignants de Guadeloupe sont-ils et se sentent-ils en sécurité ? Quel est le quotidien de nos infirmiers ? Doivent ils composer avec des faits de violence dans leur quotidien ?
« La violence est permanente »
Soumia Saya, l’une des porte-paroles, du collectif des infirmiers libéraux Gwada Idel, qui compte 577 membres, s’estime délaissée et sans réponse face à une insécurité grandissante.
« Oui, la violence est permanente dans notre quotidien. Il n’y a pas de mesures mises en place. À chaque fois, les syndicats, l’ordre infirmier, l’URPS interviennent pour dire qu’on va mettre des choses en place mais rien ne se fait. En 2014, une collègue est décédée à Strasbourg, elle avait reçu des coups de fusil et rien n’a été mis en place ».
Soumia Saya se sent « démunie ». « On travaille seul, sans protection, de jour comme de nuit. On va dans des quartiers difficiles. La violence est permanente. On a un collègue à moto qui s’est fait tirer dessus, ça a été mal perçu. Ce que je donne comme conseil, c’est de se présenter, surtout quand on arrive dans un quartier difficile »