En Guadeloupe, un restaurant condamné à 375 000 euros pour destruction d’un site de ponte de tortues marines

Par 23/05/2023 - 12:01 • Mis à jour le 23/05/2023 - 12:18

La décision du tribunal judiciaire de Basse-Terre à l'encontre de cet établissement installé depuis des décennies à Deshaies a été rendue le 28 avril dernier.

    En Guadeloupe, un restaurant condamné à 375 000 euros pour destruction d’un site de ponte de tortues marines
Restaurant Karacoli (réseaux sociaux)

Suite à la communication du jugement du Karacoli Beach & Spa par la préfecture de Guadeloupe et l’OFB (office français de la biodiversité), les adeptes du bar de plage le Karacoli réagissent en masse sur les réseaux sociaux.

 

Des travaux non autorisés

Une procédure avait été ouverte par le service départemental de l’Office de la biodiversité (OFB). Le jugement a été rendu le 28 avril dernier au tribunal judiciaire de Basse-Terre. Ainsi, le Karacoli Beach & Spa a été condamné pour avoir réalisé des travaux non autorisés pour enfouir des enrochements et des gaines électriques afin de proposer aux clients une vue imprenable sur la mer sur la plage de Grande Anse à Deshaies, dès 2019. Selon l’OFB, ces travaux ont porté atteinte à la végétation naturelle, car :

Des aménagements ont été construits sur le sable et des lumières installées. L’atteinte envers un habitat protégé sur la plage de grande Anse sur la commune de Deshaies a été relevée par les Inspecteurs de l’Environnement de l’OFB, en l’occurrence une plage de ponte des tortues marines.

L’établissement a été jugé coupable et doit verser une amende de 375 000 euros, remettre en état le milieu et retirer son établissement de la plage dans un délai de trois mois avec 1500 euros d’astreinte journalière. À noter que la peine maximale pour ce type de délit est de 750 000 euros d’amende pour une personne morale.

Un habitat protégé

Si sur les réseaux sociaux, beaucoup dénoncent un acharnement envers certains propriétaires de beach bar, d’autre en revanche comprennent cette décision au regard de l’enjeu environnemental et de préservation des espèces.

L’aventure est-elle finie pour le Karacoli ? C’est la question que tous se posent actuellement. Dans le communiqué diffusé à ce sujet, les autorités précisent tout de même que :

Toute personne souhaitant réaliser ce type de travaux doit déposer un dossier à la DEAL, qui selon leur nature, sera sous le régime de la déclaration, de l’autorisation ou d’une dérogation d’espèce protégée avec ou sans mesures compensatoires à mettre en place. Si la DEAL donne son accord, au regard des enjeux environnementaux, un arrêté préfectoral sera adressé au pétitionnaire pour l’autoriser à réaliser ces travaux selon des prescriptions techniques définies, et un délai de réalisation maximum.

De quoi rassurer peut-être la clientèle de ce beach bar réputé.


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