Traiter les cancers de la prostate à l'aide de grains d'or
En cas de récidive du cancer de la prostate, il est souvent nécessaire d'irradier à nouveau le malade. L'insertion de grains d'or permet de traiter avec une plus grande précision cette pathologie.
Depuis quelques semaines, le CHU de Martinique propose une nouvelle méthode thérapeutique plus précise en matière de traitement du cancer de la prostate. Il s'agit de la pose de grains d’or dans l'organisme. Ils permettent de repérer avec précision la tumeur et d'ajuster parfaitement le ciblage du traitement dans le temps et dans l'espace.
"La particularité, c'est que ça va permettre aux patients chez qui on peut le faire que l'irradiation de leur prostate se fasse avec une précision supplémentaire, avec deux objectifs. Premièrement, la réduction des toxicités, surtout à long terme. Et le deuxième objectif, c'est de réduire le nombre de séances, puisqu'on va être plus précis, on sera certain qu'on ne rate pas la cible", explique Alexis Vallard, oncologue à l’hôpital Clarac.
Une dizaine de patients ont déjà été pris en charge grâce à cette technique. Ainsi les rayons ionisants peuvent être délivrés avec la dose maximale tout en préservant les organes proches tels que le rectum la vessie et ainsi réduire les effets indésirables.
Le docteur Alexis Vallard précise le fonctionnement de cette technique novatrice :
Avec les techniques modernes, on sait qu'on est capable de "réirradier", de retourner à un endroit où on a déjà donné des rayonnements. Simplement, il faut que ça soit avec une précision qui est de l'ordre de moins d'un millimètre. Et donc, pour cela, il faut que tout au long de sa séance de radiothérapie, on soit capable d'être certain que la tumeur ne bouge pas. Et donc, pour cela, on va implanter des grains dans la prostate et les grains vont être détectés quasiment en temps réel par la machine tout au long des séances de radiothérapie. Si jamais on voit que ça bouge, la machine se coupe automatiquement et on peut repositionner le malade et reprendre sa séance.
Après l'intervention, les grains d'or restent dans l'organisme du malade à vie. "L'or est un matériau qui n'est pas reconnu comme étranger par le corps humain, donc ça pose pas de problème pour la suite de son existence", rassure l'oncologue.
Lire aussi : Cancer : l'accélérateur de particules fonctionne à plein régime à l'hôpital Clarac
Depuis le 5 mai , le CHU de Martinique fait partie de l’essai clinique de phase II UNICANCER pour permettre à court terme de réiradier des patients en phase de récidive et par ailleurs de réduire le nombre de séances d’une trentaine à moins d’une dizaine.
"On est déjà passé de 39 séances à 20 séances et l'idée, ça serait de passer maintenant de 20 séances à cinq séances", espère Alexis Vallard. Et ainsi diminuer encore plus l'exposition de malades déjà fragiles à des traitements particulièrement lourds.