En Martinique, le covoiturage avance à petite vitesse
Malgré l'existence d'une prime dédiée à la pratique, le covoiturage peine à trouver ses marques en Martinique.
Le covoiturage est bon pour l’environnement et le porte-monnaie. C’est pourquoi depuis le 13 janvier 2022 le gouvernement encourage ce type de trajet et distribue une prime de 100 euros aux conducteurs qui mettent en avant la pratique du covoiturage.
La prime est attribuée sous forme de versements progressifs. Le premier covoiturage effectué se voit attribuer une première partie à 25 euros, le reste à partir du 10ème covoiturage effectué dans les 3 mois qui suivent.
En France, le dispositif a été très bien reçu. Le seuil du million de trajets sur un mois a été dépassé pour la première fois au mois de mars. Un chiffre qui double par rapport à la même période l’année dernière.
Pour bénéficier de cette prime, il faut obligatoirement passer par une plateforme référencée afin d’effectuer le suivi sur les trajets effectués. C’est ensuite par cette même plateforme que la prime est reversée au conducteur.
Une seule application en Martinique
En Martinique, malgré le nombre important d'auto-stoppeur et le nombre de places libres à bord des voitures individuelles, la prime au covoiturage peine à être mise en place.
"Il y a tellement de personnes qui voyagent seules en voiture, il n'y a pas de raison de ne pas développer le co-voiturage", estime un automobiliste. Pourtant, des craintes demeurent au sujet de la sécurité.
Pour l’instant, une seule application offre la possibilité de faire du covoiturage. Nou La permet aux conducteurs et aux piétons d’être mis en contact en temps réel ou à l’avance.
"C'est une application sécurisée parce que les gens qui l'utilisent créent un compte. On a le nom, le prénom, le numéro de téléphone et l'e-mail de chaque personne. À la fin de chaque trajet, le piéton peut évaluer le conducteur et vice-versa", explique Anthony Lahournat, co-fondateur de Nou La.
Julie est piéton. Elle utilise depuis peu l'application et en est assez satisfaite. "Je trouve ça assez sécurisant parce que en étant une femme c'est pas évident de faire du co-voiturage. Les conducteurs sont notés et si ils ne sont pas bons, ils sont blacklistés", avance-t-elle.
"C'est assez intuitif. J'ai l'habitude du transport en commun avec tous les désagréments. Là on sait à quelle heure le conducteur va venir et le tarif est équivalent à un ticket de bus", se réjouit Julie.
L’application est en phase d’être intégrée au Registre national du covoiturage. Elle pourra ensuite faire bénéficier les conducteurs de la prime de covoiturage.