Rosemonde Pierre-Louis : « j’ai compris à 40 ans que j’avais été violée à 5 ans »
L'auteure franco-haïtienne d’un roman intitulé « Je ne suis pas ta mère » était l’invitée de la rédaction ce jeudi matin (20 avril). En parallèle de cet ouvrage, elle mène un combat pour rendre imprescriptibles les viols sur mineurs.
Après la Guadeloupe, Rosemonde Pierre-Louis est en Martinique où elle présente son premier roman « Je ne suis pas ta mère ». Dans cet ouvrage autobiographique, Rosemonde Pierre-Louis évoque sans détours sa vie, son enfance, ses rêves mais aussi les agressions sexuelles et les viols dont elle a été victime dès l'âge de 5 ans.
Son objectif est double : libérer la parole et faire tomber la durée de prescription de ces actes, comme elle l’a expliqué ce jeudi matin, dans l’invitée de la rédaction.
A ÉCOUTER : L'entretien intégral avec Cédric Catan
J’ai d’abord écrit ce livre égoïstement pour mes filles, il y avait beaucoup de tabou, beaucoup de zones d’ombres dans ma lignée familiale. Je me suis aussi mise à écrire pour me libérer et faire face à mon histoire
Une libération de la parole. C'est exactement ce que souhaite Rosemonde Pierre-Louis, évoquant « les traumatismes sur la femme adulte ».
Les victimes de viols sont brisées à vie. J’estime que je ne m’en sors pas trop mal mais combien d’entre nous se sont suicidées, font des graves dépressions, ont des comportements sexuels à risques ?
En 30 ans, la prise en compte de la parole des victimes a justement permis de faire évoluer la législation. Entre 1989 et 2004, la prescription est passée de 10 à 20 ans, puis de 20 à 30 ans en 2018. Une avancée pour l'auteure mais qui n’est pas encore assez suffisante.
En replongeant dans sa propre enfance, marquée par les violences sexuelles subies et longtemps enfouies, Rosemonde Pierre-Louis s’est également lancée ces dernières années dans le combat de rendre imprescriptible le viol sur mineur.
C'est ce qu'elle explique ici :