"Je ne suis pas ta mère", pour libérer la parole sur les viols et agressions sexuelles sur mineurs
Va-t-on un jour réussir à rendre imprescriptible les viols et agressions sexuelles sur mineurs ? C’est en tout cas le combat mené par Rosemonde Pierre-Louis, écrivaine d’origine haïtienne victime de plusieurs viols durant son enfance actuellement de passage en Guadeloupe.
Avec la publication de son premier roman "Je ne suis pas ta mère", Rosemonde Pierre-Louis évoque sans détours sa vie, son enfance, ses rêves mais aussi les agressions sexuelles et les viols dont elle a été victime dès l'âge de 5 ans. Son objectif est double : libérer la parole et faire tomber la durée de prescription de ces actes.
J'ai vécu des choses atroces donc j'avais besoin que les gens comprennent que ça peut arriver à tout le monde...Et si cela peut permettre à d'autres personnes de parler, j'aurais gagné ! Rosemonde Pierre-Louis.
Une libéralisation de la parole. C'est ce que souhaite Rosemonde Pierre-Louis. Rappelons qu'en 30 ans, la prise en compte de la parole des victimes a justement permis de faire évoluer la législation. Entre 1989 et 2004, la prescription est passée de 10 à 20 ans, puis de 20 à 30 ans en 2018. Une avancée pour l'auteure mais qui n'est pas encore assez suffisante.
Reportage ci-dessous :
La Guadeloupe, car elle se sent comprise
Si Rosemonde Pierre-Louis a choisi les Antilles parmi les premières dates de sa tournée, c'est aussi car elle s'y sent un peu comme chez elle.
J'avais besoin de parler à une population qui me ressemble.
La première fois que Rosemonde Pierre-Louis a été violée, elle avait 5 ans. C’était en Haïti. Ensuite, à Paris, dans le minuscule studio qu’elle occupait avec sa famille. Elle avait 6 ans. La 3ème fois, elle venait de fêter ses 12 ans. Dans son ouvrage « Je ne suis pas ta mère », l’auteur nous plonge donc dans son enfance, douce-amère. Le ton est rapide et saisissant. Chaque chapitre ressemble d'ailleurs à une série télévisée, car l’objectif pourquoi pas à termes : l’adapter au cinéma.
Extrait de l'entretien ci-dessous :