Les singes des Abymes placés sous haute surveillance

Par 06/11/2017 - 17:27 • Mis à jour le 18/06/2019 - 14:17

RCI vous révélait, vendredi, vidéo à l’appui, la présence de singes aux Abymes dans le quartier de Terrasson. Deux spécimens en liberté dont la présence commence à inquiéter certains riverains. Ces deux primates sont en tout cas pris très au sérieux par les autorités.

    Les singes des Abymes placés sous haute surveillance

Ces deux singes sont de l’espèce Chlorocebus, autrement appelés des singes verts. Ils n’ont absolument aucune raison naturelle de se trouver en Guadeloupe où ils pourraient devenir invasifs. Ils sont déjà un véritable problème dans certaines îles voisines comme Saint-Martin ou Saint-Kitts.

Reste à déterminer si les deux singes des Abymes sont un couple, auquel cas le risque est réel. Les services concernés ont en fait été avertis depuis plusieurs semaines par les riverains. Depuis, ils ont œuvré en toute discrétion pour tenter de les attraper, en vain. Sans savoir précisément d’où viennent ces singes, la certitude c’est qu’ils ne viennent pas du zoo de la Guadeloupe, et qu’ils ont donc été importés de façon totalement illégale, peut-être par un particulier. C’est depuis les ouragans que leur présence a été révélée, peut-être une cage s’est elle brisée ? Tout cela demeure une hypothèse mais le résultat est là : il faut attraper ces singes.

Pourquoi est-ce si important d’attraper ces animaux ?

Eh bien parce que ces animaux peuvent être dangereux, à la fois pour l’écosystème, mais aussi pour les hommes et les animaux selon les spécialistes. Alors oui un petit singe joueur c’est mignon, surtout quand c’est un jeune, ça semble même inoffensif, et c’est pourquoi certains dans le passé en ont ramenés sans autorisation.

Il y a par exemple une petite population qui se reproduit à la Désirade depuis quelques années. 5 à 10 individus tout de même ! Un singe vert avait aussi été attrapé à Port Louis il y a trois ans. Et au total en Guadeloupe, 5 ou 6 spécimens ont été interceptés ces dernières années.

Une espèce dangereuse

Mais il faut savoir ceci : les primates sont classés comme espèces dangereuses en France. Ils peuvent être agressifs s’ils ont faim, ils peuvent entrer dans les maisons. Il y a déjà eu des cas de morsures signalés à Saint-Martin. Ils peuvent détruire certaines récoltes. Sans compter que ces singes, qui ne peuvent pas être suivis par des vétérinaires puisqu’ils sont clandestins sur le territoire, peuvent être porteurs de maladies, comme des hépatites ou la rage, le virus de l’herpès, ou le sida. Il ne s’agit pas de créer un vent de panique mais les personnes qui importent ces animaux sans réfléchir ont une véritable responsabilité. Ils sont passibles de poursuites. A ce jour un seul particulier en Guadeloupe est autorisé à avoir un singe chez lui. C’est  à bananier en Basse-Terre, pour un très vieux singe, acquis légalement dans le passé. Tous les autres sont dans l’illégalité.

Que va-t-il arriver aux animaux s’ils sont attrapés ?

L’idée, ce n’est pas de les tuer selon la Police de l’environnement. C’est de les endormir avec des sédatifs puis de les placer dans un zoo quel qu’il soit. Même s’il n’est pas toujours facile de replacer ce genre de primates en les intégrant à un groupe social déjà existant.


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