L’état ne veut plus financer les manuels scolaires au collège
Auditionné le 8 novembre dernier par la Commission des Finances du Sénat, le ministre de l'Education nationale a annoncé un désengagement quasi-total dans le financement des manuels scolaires destinés aux collégiens, dès 2018. Une différence de 194 millions d’euros que devront combler les départements.
"Rien ne justifie" le fait que l'Etat finance les manuels scolaires des collégiens, selon Jean-Michel Blanquer, alors que les collectivités locales prennent en charge ceux des écoles et des lycées. La décision est donc logique selon le ministre de l’éducation nationale qui a décidé de faire passer le budget des manuels scolaires aux collèges de 210 à 16 millions d’euros. La charge revient aux conseils départementaux ou aux collectivités territoriales de trouver l’argent nécessaire pour combler le trou de 194 millions d’euros. Lors de son audition par la commission des finances du Sénat, le 8 novembre dernier, Jean-Michel Blanquer a indiqué que ces 16 millions d’euros relevait d'un "accompagnement normal avec les changements des programmes". Et le ministre de préciser aussi qu’il veut mener une grande réflexion autour de l’avenir des manuels scolaires et du passage au numérique.
Colère du Conseil Départemental
Dans un communiqué, la présidente du Conseil départemental évoque un « désengagement brutal de l’état à propos de l’accès aux savoirs dans les collèges ». Selon elle, cette décision « entame encore un peu plus la confiance entre l’Etat et les collectivités ». Difficile de dire cependant avec précision aujourd’hui quelle somme exacte cette réaffectation globale de 194 millions d’euros représentante pour la Guadeloupe. Mais Josette Borel Lincertin rappelle les difficultés financières que rencontre déjà le Conseil Départemental, lourdement impacté par le financement des allocations de solidarité nationale, comme le RSA par exemple, insuffisamment compensé par l’Etat selon elle. Cette annonce du Ministre de l’Education Nationale risque donc de plomber le budget 2018 et de durcir encore un peu plus des relations déjà bien tendue entre la collectivité et l’Etat.
Soutien des sénateurs
Le département peut compter sur le soutien des sénateurs Victorin Lurel, Hélène Vainqueur Christophe, et Victoire Jasmin. Sur l’antenne de RCI, cette dernière estime en effet qu’il est « regrettable de s’attaquer aux collèges » et que « le gouvernement ne sait pas faire ses choix ». Elle ajoute aussi que « ce sont les familles qui seront impactées par le Conseil Départemental ne pourra pas faire face à cette charge ». La sénatrice Victoire Jasmin déplore enfin qu’il n’y ait pas assez, selon elle, de relais locaux auprès du gouvernement pour faire passer les doléances.