« De nouveaux échouages importants de sargasses dans les 2 prochains mois »
Fabien Védie, chef de la mission sargasses à la Deal, était l’invité de la rédaction ce lundi matin (27 mars). Il revient sur le phénomène qui nous occupe depuis déjà plus de 10 ans.
Depuis plusieurs mois, les côtes martiniquaises sont envahies par les sargasses. Des échouages réguliers et relativement importants.
« On a des échouages massifs commencés dès le mois de décembre. Ce qui est assez inhabituel par rapport aux retours d’expérience que l’on a depuis une dizaine d’années », réagit Fabien Védie, chef de la mission sargasses à la Deal (Direction de l’Environnement de l’Aménagement et du Logement). Il était l' « invité du matin » de Cédric Catan, ce lundi 27 mars, à 7h30.
A ECOUTER EN INTEGRALITE EN REPLAY : L'invité du matin, lundi 27 mars (Fabien Védie)
Et, selon Fabien Védie, la situation ne devrait pas s’améliorer au cours des deux prochains mois. Les images satellites prévoient une poursuite des échouages à un rythme soutenu au cours des 60 prochains jours.
Au-delà de ce laps de temps, les modèles de prévisions sont plus aléatoires et ne permettent pas d’anticiper ou de prédire le volume et le rythme des échouages sur nos côtes.
Pas si exceptionnel
Malgré des arrivées conséquentes ces dernières semaines, Fabien Védie réfute l’idée d’une année exceptionnelle. En 2018, les quantités d’algues arrivées sur nos côtes étaient en effet plus nombreuses. 2023 se situerait plutôt dans la lignée des années 2019 ou 2021.
Lors de l'entretien, le spécialiste explique également que la recherche pluridisciplinaire se poursuit sur la composition des algues, dont le principal polluant reste l’hydrogène sulfuré. Un autre axe de recherche en cours vise à mieux identifier les zones où la décomposition des sargasses se fait particulièrement sentir et comprendre pourquoi les émanations sont plus importantes en certains endroits.
Enfin sur la question récurrente des débouchés pour les sargasses, Fabien Védie nuance les projets annoncés de valorisation des algues brunes.
Il n’existe pas, aujourd’hui, de filières, que ce soit dans des pays étrangers ou à la Martinique, qui avec un impact important pour transformer les sargasses. Nous ne sommes pas en retard sur ce sujet
Là aussi, la réflexion et la recherche continuent.