En Guadeloupe, les femmes particulièrement touchées par les inégalités de revenus
Qu'elles soient actives ou retraités, les femmes guadeloupéennes perçoivent en moyenne des revenus moins élevés que ceux des hommes. Le 8 mars, journée de lutte pour les droits des femmes, est l'occasion de dénoncer cette inégalité.
À l'occasion du 8 mars, le gouvernement va présenter son nouveau plan pour l'égalité entre les hommes et les femmes. Parmi les mesures phares, l'accès aux marchés publics des entreprises sera désormais conditionné à l'obtention d'une bonne note à l'index de l'égalité professionnelle, créé en 2018.
Un index dont l'objectif est de favoriser la réduction des inégalités salariales entre hommes et femmes. En Guadeloupe, le chemin est encore long selon la dernière étude publiée par l'Insee.
Les femmes salariées en Guadeloupe gagnent en moyenne 9 % de moins que leurs homologues masculins en équivalent temps plein, c'est à dire pour un même volume de travail.
Des écarts de salaires qui s'expliquent, selon l'Institut de statistiques, par des différences de statut social et économique. Les femmes sont plus souvent à temps partiel que les hommes pour élever leurs enfants 17 % d'entre elles, contre 7 % pour les hommes.
Bien qu'elles soient plus diplômées, elles ont des carrières moins linéaires. 18 % des femmes possèdent un niveau bac plus deux ou davantage, contre 14 % des hommes mais elles ne suivent pas les mêmes types de formation et elles n'occupent pas les mêmes métiers.
Les emplois à prédominance féminine sont considérés soit comme des fonctions support, soit relevant en grande partie de compétences relationnelles. Des emplois souvent moins bien rémunérés que ceux à prédominance masculine. Des femmes dont les conditions de vie en Guadeloupe sont plus précaires. Elles sont plus affectées par les privations matérielles et sociales que les hommes.
Petites retraites
Une inégalité salariale qui se répercute forcément sur les retraites. Le montant de la pension des femmes guadeloupéennes est inférieur en moyenne de 17 % à celui des hommes. Elles perçoivent 991 euros par mois contre 1 190 euros bruts en moyenne pour les hommes, soit une différence de 199 €.
Ces inégalités s'expliquent notamment par les écarts de salaires, le type de professions et la durée de cotisation. Seuls 48 % des femmes ont une carrière complète, contre 54 % des hommes. Des trimestres en moins liés à un taux d'emploi plus faible pour les femmes, mais également en raison de l'emploi informel non déclaré.
Les différences dans le déroulé de carrière des deux sexes se traduisent par une plus forte proportion de femmes bénéficiant du minimum vieillesse. 24 % des femmes perçoivent ce type d'allocation. Les hommes ne sont que 19 %.