Viols et emprise : un procès difficile à Evry

Par 13/12/2017 - 16:53 • Mis à jour le 18/06/2019 - 14:10

C'est une affaire sordide qui est jugée depuis hier à huis clos aux Assises de l'Essonne : celle de viols répétés commis par un guadeloupéen d'une cinquantaine d'années sur trois jeunes filles de son entourage, mineures ou à peine majeures au moment des faits.

    Viols et emprise : un procès difficile à Evry

Pendant plusieurs années, l'homme a usé de son influence pour que ses actes ne soient pas révélés. C'est finalement parce que l'une de ses victimes a osé parler et porter plainte que ce dossier se retrouve devant une cour d'Assises. Un procès à huis clos où sur les portes fermées, une pancarte "huis clos en cours, défense d'entrer" est accrochée à la poignée.

A l'issue de l'audience du jour, les protagonistes nous font comprendre qu'ils veulent la plus grande discrétion sur cette affaire, difficile à aborder et expliquer. Celle d'un chauffeur de bus guadeloupéen, Joseph G., âgé de 53 ans, qui a usé de son emprise sur une sorte de petite communauté religieuse qu'il avait rassemblé autour de lui. Un cercle de quelques personnes, parmi lesquels un couple d'amis dont ils abusé des deux filles, dont l'une est sa filleule, pendant de nombreuses années alors qu'elles étaient mineures. Il y a aussi une troisième victime : l'une de leurs cousines, à peine majeure.

Au milieu des années 2000, à son domicile dans l'Essonne, l'homme semblait utiliser souvent le même procédé selon les enquêteurs : droguer ses victimes avant de les violer. "La matérialité des faits n'est pas contestée, après tout va être la question du consentement", avance sa défense. Les trois jeunes filles seraient tombées enceinte de ces viols répétés et si deux d'entre elles n'ont pas mené leur grossesse à terme, la plus âgée aurait été forcée de garder le bébé parce que l'accusé voulait l'élever avec sa femme. Le nouveau-né a ainsi été déclaré et élevé comme celui du couple, avant que cette affaire n'éclate et que la mère biologique révèle son lien de parenté.

Dans cette affaire, le quinquagénaire n'est pas seul sur le banc des accusés. Sa femme, qui s'avère être aussi sa cousine, est également jugée pour "complicité de simulation ayant entraîné une atteinte à l'état civil d'un enfant". Tout comme la mère des deux sœurs victimes. Cette dernière, au courant des faits, n'avait rien dit et laissé faire, totalement sous l'emprise de celui qu'elle considérait comme un guide spirituel.

Le verdict est attendu la semaine prochaine.


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