Gesner Mencé, membre de l'OJAM, est décédé
Membre de l'Organisation de la jeunesse anticolonialiste de la Martinique, Gesner Mencé s'est éteint ce matin à l'âge de 92 ans
Une figure du militantisme martiniquais s'est éteinte. Gesner Mencé nous a quittés ce matin, à l’âge de 92 ans.
Il fut l'un des 18 jeunes martiniquais emprisonnés lors de l’affaire de l’O.J.A.M et dont il a laissé un témoignage écrit intitulée " Le manifeste de la Jeunesse" qui sert de référence à celles et ceux qui s’intéressent à cette grande page de notre histoire.
Instituteur, éducateur sportif, il a dans son enfance ducossaise connu l’époque de l’amiral Robert.
Collégien au Saint-Esprit, il est en contact avec ses condisciples de tout le centre de la Martinique.Il se crée alors naturellement un réseau pour son futur travail militant.
Normalien et jeune instituteur, il s'engage fortement dans la lutte des fonctionnaires contre les discriminations entre agents dits métropolitains et fonctionnaires locaux. A 23 ans, il s'implique dans la grève qui aboutit aux 40% attribués aux salaires de la fonction publique.
Gesner Mencé œuvre aussi dans les structures sportives et surtout le football. On le retrouve aux premières loges dans les événements de décembre1959, étant l'instituteur de ce jeune qui a été tué dans les marches du Morne Pichevin. De même, il participe au meeting interdit du 22 décembre 1959 chez Doré au pied de la Croix du Morne Pichevin. Il est alors militant du parti communiste, dirigeant de jeunesses communistes et aussi membre fondateur de l’O.J.A.M.
Entre février et mars 1963, il fut arrêté et déporté à Fresnes en région parisienne. Quelques temps après sa libération et son retour à l'éducation nationale, il devient conseiller pédagogique, formateur à l’école normale et aide précieuse pour les nouveaux instituteurs mis sur le terrain.
Plus tard, on le retrouvera à la fondation du Mouvement Populaire Franciscain (MPF).
Suite à toute son histoire, il décide de mettre sur papier cette mémoire sensible dans le cadre d'un livre intitulée "l'affaire de l'ojam ou le complot du mardi gras".
C'est notamment ce livre qui poussera la réalisatrice Camille Mauduech a réaliser un documentaire sur cette affaire.