Louis Molinié sera fixé sur son sort le 23 février
Après 2 jours d'audience devant le tribunal correctionnel de Basse-Terre, les juges ont décidé de mettre leur décision en délibéré au 23 février prochain. Rappelons que le procureur de la République a requis ce vendredi après-midi, 2 ans de prison, la confiscation de trois biens immobiliers et l'inéligibilité de Louis Molinié durant 10 ans.
Un matinée de deuxième jour de procès passée à traiter la seconde partie du dossier consacrée à l’analyse des infractions de réhabilitation d’une quarantaine de maisons de particuliers « jugées » insalubres alors qu’elles ce n’était apparemment pas le cas. Les concernés ne répondaient pas aux conditions d’éligibilité à l’offre publique. Une offre de surcroît parsemée d’irrégularités présumées, laissant ainsi planer un soupçon de favoritisme pour l’entrepreneur désigné par Louis Molinié. Ce dernier était aussi poursuivi pour recel à la barre. Environ 800.000€ de factures au total. A cela, le maire de Terre de haut s’est vu reprocher l’achat de matériel informatique pour une somme de 84.000€. Des tablettes et téléphones dernier cri pour récompenser les nouveaux bacheliers selon l’intéressé.
911 bouteilles de champagne ?
Même problématique concernant une voiture de fonction de luxe, des voyages au Cambodge et en Turquie, pour promouvoir la destination des Saintes a répondu le maire. Plus intriguant, 911 bouteilles de champagne pour des fêtes diverses, dont une partie se serait retrouvée, selon des témoignages, au baptême de son petit-fils. Des rumeurs et ragots a rétorqué Louis Molinié. La partie civile a réclamé plus de 3 millions d’euros en préjudice. « Il faut condamner ce sentiment d’impunité » a-t-elle déclaré par la voix de l’avocat maître Gérard Plumasseau. Ensuite le Procureur de la République, Samuel Finielz, a pris la parole pour ses réquisitions. Il a demandé des peines allant de 10.000€ d’amende à 14 mois de prison avec sursis pour les 6 des 7 prévenus gravitant autour du maire. Pour ce dernier par contre, la demande a été plus lourde : 2 ans de prison, confiscation des biens immobiliers soit 2 maisons et 1 terrain dont la vente profiterait en remboursement du déficit de Terre de haut, ainsi qu’une peine d’inéligibilité de 10 ans.
Un dossier à charge ?
Les 8 avocats de la défense ont ensuite plaidé jusqu’à tard dans la soirée. Maître Diallo et Samper, se sont efforcé d’indiquer que leur client n’avait rien fait de mal. Qu’il s’agirait d’une manœuvre de personnes bien connues sur le plan politique local. Il n’y a pas eu d’enrichissement personnel, tout à été fait pour le bien de la population de l’île. Le dossier comporterait par ailleurs plusieurs anomalies sans compter le manque d’expertise d’un juge d’instruction spécialisé comme c'est toujours le cas dans d'autres affaires politico-financières. Il manquerait également des protagonistes dans cette affaire, qui n’ont d’ailleurs pas du tout été inquiétés. La décision finale du tribunal a été mise en délibéré au 23 février prochain.