Grève à EDF PEI : 59 jours de grève et toujours aucun accord
En ce début du mois de février, les salariés de la centrale d’EDF PEI entament leur 7e semaine de grève. Où en est-on dans ce conflit qui les oppose à leur direction et qui privent des milliers de Guadeloupéens d’électricité chaque soir ?
À ce stade du conflit, aucun des salariés d’EDF PEI en grève ne compte reprendre le travail sans accord total. Après des avancées, des piétinements et des reprises, les négociations sont de nouveau au point mort depuis vendredi dernier. En quatre semaines, il y a eu de grandes avancées.
Un seul point de blocage
18 points sur 19 ont fait l'objet d'accords notables et de garanties actées. Mais il reste encore un point de blocage, à savoir la rétroactivité des salaires d'agents dont les contrats et statuts n'étaient pas en règle avec le Code du travail. Cela concerne aussi bien des salariés en CDD, en CDI que des intérimaires potentiellement requalifiables en CDI. Au total, 86 salariés sur 106 sont concernés. Des concessions ont tout de même été faites comme l’explique Nathanaël Vérin, délégué syndical de la FE CGTG à EDF PEI :
Nous avons cédé sur beaucoup d'éléments, surtout les éléments concernant l'indemnisation des préjudices subis afin que justement, il puisse y avoir une largeur pour pouvoir aller dans notre sens concernant la réévaluation de la grille de salaire des employés.
Dans un communiqué publié la semaine dernière, la direction estime avoir déjà fait des propositions en matière de rémunération. Pour obtenir gain de cause, l'intersyndicale n'exclut plus la voie judiciaire, avec l'appui de l'avocat parisien maître Juan Branco, connu notamment pour avoir défendu les figures des gilets jaunes.
« Ça devient un peu agaçant »
Et au milieu de ce long bras de fer, les abonnés du réseau EDF continuent de subir les délestages, la population oscille entre agacement et résignation. Béatrice, propriétaire de gîte au Gosier :
Je me dis qu'il n'y a aucun travailleur qui a plaisir à faire grève. Souvent, les clients, au moment des coupures, sont à l'extérieur. On leur explique la situation, on leur explique le contexte et ils comprennent.
Alexandra, mère d'une petite fille :
Je suis coupée tous les jours entre 18h30 et 20h. Donc une fois l'heure où on rentre à la maison, où on commence à amorcer la soirée avec le repas, douche des enfants et ça devient un petit peu agaçant. On a investi dans des lampes solaires.
À l’heure où nous écrivons, aucune reprise des négociations n’a été annoncée.