Education nationale : des mesures peu convaincantes pour les syndicats

Par 05/01/2023 - 15:27

Ce mercredi 4 janvier, le ministre de l’Éducation Pap N’Diaye a évoqué la réforme à venir du collège, présentée comme sa priorité en cette rentrée de janvier. Mais pour le syndicat SNRS FSU, il fait fausse route.

    Education nationale : des mesures peu convaincantes pour les syndicats
Image d'illustration

Plusieurs dispositifs devraient être mis en place dès septembre prochain 2023 pour soutenir les collégiens en difficulté selon la réforme évoquée par le ministre de l’Éducation Pap N’Diaye.

Parmi ces mesures : une heure par semaine de renforcement en mathématiques et en français pour les élèves de 6e par petits groupes de niveau. Ce soutien serait assuré, non pas par les enseignants de collège, mais par des professeurs des écoles sur la base du volontariat. Une innovation déjà expérimentée dans 6 collèges de l’Académie d’Amiens. Le ministre envisage aussi de généraliser le dispositif « devoirs faits ». Il s’agit de deux heures dans l’établissement en fin de journée, durant lesquelles les élèves peuvent effectuer leurs devoirs, encadrés par des enseignants.

Miser sur le premier degré

Toutefois, ces propositions sont loin de convaincre les organisations syndicales. Pour la co-secrétaire académique du SNES et de la FSU Martinique, Valérie Vertale Loriot, le ministre prend le problème dans le mauvais sens :

Cela fait des années que nous dénonçons la baisse des heures hebdomadaires de certaines disciplines, notamment en math, en français, mais pas seulement. Et puis, on a l'air d'avoir un ministre qui se réveille aujourd'hui. Je rappelle quand même, à toutes fins utiles, que la précédente réforme du collège, elle, date du président Hollande et de sa ministre Najat Vallaud-Belkacem. Et nous avons, nous avons beaucoup lutté contre cette réforme qui a détruit le collège en abaissant le nombre d'heures de la plupart des disciplines.

Selon elle, il faudrait prendre le problème à la racine :

Aujourd'hui, on ne peut pas se réveiller en disant que c'est l'homme malade. Mais il faut aussi réaliser qu'un certain nombre d'élèves arrive en difficulté au collège et c'est difficile de venir à bout de ces difficultés. Pendant les quatre années du collège, toutes les études montrent que trop d'élèves arrivent en difficulté en sixième, mais que le collège n'arrive pas à régler les difficultés des élèves en sortant du collège, donc en classe de troisième. Le ministre, il a encore une fois tout faux.Les difficultés, il faut les régler avant le collège et pas quand ils arrivent au collège. Donc, il y a aussi des moyens à mettre dans le premier degré.

Selon le ministère de l’Éducation nationale, à l’entrée en 6e, 27% des élèves n’ont pas le niveau attendu en français, près d’un tiers en mathématiques et à peine un élève sur deux sait lire un texte avec aisance.


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