Une des limaces les plus nuisibles au monde observée en Martinique
Les observations de la présence de la limace Leidyula sloanii en Martinique se sont multipliés ces derniers mois. Une espèce particulièrement nuisible.
Depuis début 2022, de fortes augmentations d’observations de l’espèce, accompagnées de nuisances dans les jardins et les maisons des particuliers sont à l’origine du signalement. C'est ce que l'on apprend ce mois-ci sur le site du centre de ressource : espèces exotiques envahissantes.
Introduite sur plusieurs îles de la Caraïbe et sur le continent nord-américain, cette limace serait, originaire de la Jamaïque. Désormais présente en Floride, en République Dominicaine, à la Barbade, à la Dominique, à Saint-Vincent, à Sainte-Lucie aux Bermudes, à Cuba, sur l’île de Grand Cayman et probablement sur d’autres îles des Grandes et Petites Antilles, elle a été détectée pour la première fois en Guadeloupe en 2004, constituant son premier signalement pour la France.
La présence de cette espèce en dehors de son aire d’origine attire de plus en plus l’attention, en particulier en Floride où des impacts significatifs sur les cultures ont conduit à la considérer comme un important ravageur.
C'est le 4 juillet dernier au quartier Zobéïde au Morne Rouge que la DAAF récupère les spécimens d'une espèce de limace particulièrement vorace et de grande taille (plus de 10 cm). Selon des témoignages d'agriculteurs de la commune, la limace serait en fait présente depuis plusieurs années "sans qu’elle ne suscite d’alerte de la part de ces professionnels".
12 centimètres de long
L. sloanii peut atteindre 12 cm de longueur et constitue la plus grande limace observée dans les Caraïbes. Au stade adulte, la couleur de son manteau varie d’un individu à l’autre, allant du beige pâle au marron en passant par des teintes de gris. Cet aspect clair tacheté lui a valu le nom plus commun de « Limace à crêpe » (Pancake slug) attribué par les amateurs de Nouveaux Animaux de Compagnie (NAC).
Des taches noires (ou mouchetures) sur la face dorsale fusionnent jusqu’à former deux lignes noires longitudinales. Chez les juvéniles ces deux lignes sont bien définies puis s’atténuent avec la maturité de l’individu.
Hormis les variations de coloration, tous les individus de cette espèce ont en commun la présence autour des yeux de tentacules oculaires gris aux extrémités marron. Ce caractère constitue le seul critère commun observable entre toutes les populations présentes dans les Caraïbes. En plus de ces quelques critères de détermination, l’identification de cette limace au rang de l’espèce nécessite la dissection des organes génitaux.
Cette limace est hermaphrodite simultanée, c’est-à-dire qu’un individu présente à la fois des organes génitaux mâle et femelle. L’introduction d’un seul œuf hors de son aire d’origine pourrait donc permettre la propagation de l’espèce. Elle peut pondre 30 œufs de 5 mm de diamètre par ponte et le temps d’éclosion en captivité est de 15 jours à une température de 24°C.
Nuisible
En Martinique, Leidyula Sloanii a été localisée au Morne Rouge et à Saint-Marie pour le moment. Mais les experts vétérinaires sont inquiets. En Floride, la limace provoque des dégâts importants sur les espèces agricoles cultivées et ornementales. "Les experts locaux la considèrent comme l’une des limaces les plus nuisibles au monde pour les cultures", précise la note du CDR-EEE.
Elles consomment toutes sortes de bananes, de pois, d’aubergines, les brassicacées (brocolis, choux et chou-fleur), les carottes, les piments, les patates douces, mais aussi de fruits, notamment les agrumes.
Outre les sigalements à la DAAF qui permettront de mieux locliser l'espère, le CDR-EEE avance que comme pour d'autres limaces, le sel de table ou de la poussière de tabac, ainsi que des poudres molluscicides, ont déjà pu être utilisées pour contrôler ses populations.