L’affaire du petit Meddy : 18 mois de prison dont 12 avec sursis requis contre le chauffeur
Dans l’affaire du petit Meddy, mort dans un bus scolaire, les réquisitions sont tombées en fin de matinée mais la décision a été renvoyé à plus tard.
Pour rappel, le petit Meddy âgé de 2 ans et 10 mois avait perdu la vie après avoir été oublié dans un bus scolaire en octobre 2018. L’affaire, jugée ce matin, est très délicate. Le chauffeur du véhicule et Martinique Transport comparaissaient pour homicide involontaire. 4 ans après, les faits bouleversent toujours autant les parents de la jeune victime, que le conducteur du bus scolaire jugé aujourd’hui. Les larmes ont beaucoup coulé au cours de cette matinée.
Que s’est-il passé ?
Point après point, le tribunal a explicité le fonctionnement de l’organisation du transport scolaire de Martinique. Le chauffeur, à la barre, est revenu sur le processus qu’il avait mis en place pour vérifier son véhicule quand il l’avait déposé le 2 octobre 2018. Il avait inspecté son bus, mais en parallèle, il s’occupait d’une fillette qui pleurait. Il n’avait pas vu le petit Meddy. Il devait veiller seul à la route, mais aussi aux enfants. Il n’y avait aucun accompagnateur pour l’aider dans sa mission. Et c’est bien cette faille qui a été au cœur de cette affaire. A noter que l’école non plus, n’avait pas informé de l’absence de l’enfant.
Ce procès a été marqué par un moment fort. Interrogé, le père de Meddy, déclare avoir pardonné au chauffeur. Avec sa compagne, il l’avait vu évoluer avant ce jour tragique.
Il était sérieux et pas négligent, il était très attentionné avec notre fils, confie-t-il.
Martinique Transport se dédouane
Martinique Transport, représenté par sa directrice générale a botté en touche dans ce procès. L’organisation du transport refuse de prendre sa responsabilité dans ce drame. Selon eux, il manque des personnes à ce procès. Maitre Bellemare, l’avocat du chauffeur souhaite que son client ne soit pas tenu responsable de cet homicide involontaire.
Les réquisitions
Pour Martinique Transport, présenté comme personne morale dans ce procès, le ministère public regrette qu’aujourd'hui encore, la structure ne reconnaisse pas sa responsabilité. Il requiert une peine sévère, une amende de 150 000€. Pour le chauffeur, il requiert 18 mois de prison dont 12 avec sursis. Pour la période ferme, le tribunal pourrait s’orienter vers le bracelet électronique.
Il a aussi été demandé 50 000€ par parent pour préjudice moral, et 2400€ de réparation pour couvrir les frais d’obsèques. La décision a été renvoyée au 16 janvier 2023.