Assises : deux expertises contradictoires dans l’affaire du meurtre commis devant le Maximus en 2019
Ce mercredi 9 novembre, la deuxième journée d’audience dans l’affaire du meurtre commis devant une boite de nuit en 2019 a fait place aux expertises balistiques et aux analyses quant à la personnalité du principal accusé.
C’était un moment crucial dans cette affaire, deux experts en armurerie se sont succédé à la barre avec deux conclusions différentes.
Deux experts, deux analyses différentes
Le premier à avoir pris la parole faisait partie des enquêteurs en Martinique. Il a présenté ses analyses réalisées sur l’arme saisie et les éléments retrouvés près de la boite de nuit. Ce fonctionnaire de police est catégorique, il lie tous les éléments. L’arme retrouvée peut avoir servi pour tuer Daniel Duville. Mais les avocats de la défense ont déstabilisé l’expert en disant qu’il a été trop affirmatif. Une posture qu’il a reconnue ce matin.
Car, l’autre expert balistique qui a été chargé de la contre-expertise ne fait aucun lien direct entre l’arme, les projectiles et les douilles. Il confirme juste qu’elle peut provenir d’une arme du même type. Une déclaration qui vient renforcer la démonstration de la défense. Selon elle, l’arme du crime n’aurait toujours pas été retrouvée et peut-être que ce soir-là, quelqu’un d’autre aurait pu être le tireur des coups de feu mortels sur Daniel Duville. Après ces 4 heures de débats sur la question de l’arme à feu, le procès a repris dans l’après-midi. Un temps consacré principalement au casier judiciaire de Cédric Chaillot, le meurtrier présumé qui comporte 7 condamnations. Il s’agit principalement de faits de violence avec ou détention ou usage d’une arme.
Un homme sûr de lui
Deux experts importants sont ensuite venus brosser la personnalité de l’accusé principal. Le psychiatre a dépeint un homme assuré, autonome, sûr de lui et réservé. Cédric Chaillot est présenté comme un bon vivant, certes susceptible et méfiant. Il a expliqué à la barre qu’au moment des faits, le mis en cause n’avait ni altération, ni abolition du discernement. Au contraire, il jouissait pleinement de ses facultés intellectuelles. Mais le contexte conflictuel le soir du drame, les traits de caractère de Cédric Chaillot , renforcés par sa consommation l’alcool, peuvent expliquer cette perte de contrôle et le passage à l’acte. L’enquêteur de personnalité brosse l’image d’un père de famille de 3 enfants qui reconnait avoir commis une erreur, mais s’insurge contre celle de légende de grand criminel. Il était toujours armé, car il ne faisait plus confiance à personne et encore moins à la justice.
Le procès reprendra ce jeudi 10 novembre.