Le préfet consacre sa première visite de terrain à l'agriculture

Par 03/09/2022 - 11:21

Alors que le dossier de l'utilisation de l'éthéphon sur des bananes jaunes est encore brûlant, Jean-Christophe Bouvier a consacré sa première visite de terrain à un agriculteur du Saint-Esprit.

    Le préfet consacre sa première visite de terrain à l'agriculture

Première visite de terrain du nouveau préfet Jean-Christophe Bouvier. Il s’est rendu au Saint-Esprit sur une exploitation agricole située au Morne Babet et qui a été reprise par un jeune agriculteur.

L’occasion d’évoquer les difficultés de transmission dans le domaine agricole, les freins administratifs et financiers que rencontrent ceux qui veulent reprendre une exploitation.

"C'est important de venir sur le terrain", assure Jean-Christophe Bouvier. "C'est en allant sur le terrain qu'on comprend mieux les difficultés des gens et qu'on trouve des solutions. Cela permet d'identifier des problèmes spécifiques et de les traiter", observe le préfet.

"Quand on veut reprendre une exploitation, il y a un problème dans l'instruction des dossiers. C'est trop long", note le représentant de l'Etat. "Si vous abandonnez une exploitation pendant deux ans, la nature n'attend pas et le travail de remis en état est énorme. C'est une problématique dont je vais parler avec les services", assure Jean-Christophe Bouvier.

"J'avais invité le préfet à venir sur l'exploitation pour voir le travail et les difficultés auxquelles nous faisons face. C'est une bonne chance parce que ça permettrait de faire évoluer le projet agricole dans son ensemble", explique Marc André Pastel, exploitant agricole.

"En termes de transmission, il n'existe pas de parcours prédéfini. Nous avons du mettre en place un circuit que j'ai du chercher moi même. J'ai frappé à toutes les portes. Ce projet d'installation m'a pris quatre ans et demi", déplore l'agriculteur.

Le dossier éthéphon

Le préfet s’est également exprimé sur la question de l’éthéphon. Cet accélérateur de coloration utilisé par certains producteurs de bananes plantains.

"Ce que je comprends, c'est que la profession est questionnée. Certains s'interrogent sur la nécessité de renforcer la filière. Si l'on renforce la filière, on leur dit simplement de s'inscrire dans un processus sécurisé qui garantit que lorsque la banane est mise en vente, elle est de bonne qualité", déclare Jean-Christophe Bouvier.

Pour le représentant de l'Etat, il n'est pas question de nuire aux exploitants "sauf à ceux qui ont sciemment triché et utilisé de l'éthéphon pour faire jaunir de la banane plantain".

"En tant qu'agriculteurs nous travaillons très bien. Le fait d'être dans un circuit labellisé haute valeur environnemental et de voir qu'on jette l'opprobe sur la profession, ça fait mal", regrette Marc André Pastel.

L'agriculteur assure avoir senti "un impact" mais il "espère que les choses vont revenir en place rapidement".


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