Pénurie de chauffeurs de bus scolaires

Par 30/08/2022 - 15:16

Un constat national qui s'explique autant par la conjecture qu'une évolution des mœurs.

    Pénurie de chauffeurs de bus scolaires
Photo d'illustration

Un secteur en pleine mutation

Certaines entreprises qui ne pratiquent que le transport scolaire ont du mal à retenir les conducteurs. Avec des contrats à temps partiel ou limités, les chauffeurs ne travaillent en effet que 4 heures par jour, 2 heures le matin et 2 autres heures en fin de journée. C'est pourquoi beaucoup d'entre eux se tournent vers le transport urbain, un secteur qui interdit le cumul avec d'autres types de transport. En conséquence, des postes sont massivement laissés vacants dans le domaine du transport scolaire, explique Max Pied, PDG de la société SMTV.

Les transports urbains offrent plus de sécurité aux conducteurs. C'est-à-dire du temps plein et un planning fixe, avec des perspectives d'évolution de carrière très différentes.

Des défections et une montée en puissance du transport urbain qui bouleversent le modèle économique du secteur du transport scolaire. Une solution : la diversification, mais la demande en bus est maigre dans le transport privé comme touristique.

Compte tenu du nombre d'entreprises de transport qu'il y a sur le marché, toutes n'ont pas l'opportunité de faire de l'occasionnel. C'est problématique parce qu'elles paient parfois un conducteur à temps plein. Et il en va de même pour le véhicule, comment on fait pour rentabiliser un bus qui, je le rappelle, coûte entre 180 et 350 000 euros ?

Une société qui change elle-aussi

Toutes les sociétés ne sont toutefois pas logées à la même enseigne. Dans la société de transport Bernard, la pénurie de main d’œuvre est inexistante puisque les chauffeurs assurent aussi bien le scolaire que du transport occasionnel. Une affaire viable donc, même s'il est difficile de recruter. Les candidats ne se bousculent pas, explique David Bernard, directeur de l'entreprise.

Trouver des salariés qui veulent travailler à temps partiel, ça ne court pas les rues. Et quand on travaille dans le transport, il faut savoir qu'on commence tôt le matin, on peut aussi travailler les week-ends et les jours fériés. C'est vrai que ça devient compliqué de trouver des profils qui acceptent ces conditions, et je ne pense pas que ce soit spécifique au transport. C'est une tendance générale.

En-tout-cas, que les parents se rassurent, en Martinique, cette pénurie ne devrait avoir aucun impact pour l'acheminement des écoliers à la rentrée prochaine. Même dans les compagnies concernées par le manque de main d’œuvre, nous promet-on.


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