Eau et impayés aux entreprises : le coup de semonce du MEDEF
« Il est urgent de passer de la parole aux actes ». C’est le patron des patrons de Guadeloupe qui le dit en pointant, dans une lettre ouverte, deux déficits majeurs de l’archipel.
L’UDE MEDEF tape du poing sur la table dans le dossier de l’eau et concernant les impayés des collectivités à certaines entreprises. Cette lettre s’adresse aux élus de Guadeloupe et aux autorités publiques. Et le président de l’UDE MEDEF, Bruno Blandin, ne mâche pas ses mots, avec en toile de fond une critique à peine voilée des collectivités majeures. Il fait ainsi appel au « courage » de ces « élus qui ont mis au cœur de leur engagement le service du bien commun avant leur ambition personnelle ».
Tout d’abord la question de l’eau. Bruno Blandin dénonce « un niveau de délabrement » du réseau « indigne d’une société développée » à cause du « manque d’entretien » et de « l’absence de décision des différentes autorités ». Il met directement en cause « l’affrontement des rivalités et jeux de pouvoirs ».
Et le MEDEF en appelle donc à un rebond législatif : « nous exigeons une prise de décision collective et éventuellement une réallocation par voie législatives de cette compétence essentielle au niveau territorial approprié : Département ou région »
En clair, qu’il soit décidé officiellement, voire dans un texte de loi, que c’est à la Région ou au Département de régler le problème de l’eau, plutôt que de toujours renvoyer la balle aux communes, compétentes en théorie. D’ailleurs, les communautés d’agglomération sont taclées au passage et qualifiées de « nouvelle strate dont l’efficacité reste à démontrer ».
Des impayés à hauteur de "150 milions d'euros" en 2017
L’autre grand point de mécontentement du MEDEF ce sont « les délais de paiement de la Commande Publique » avec ce chiffre avancé par l’UDE MEDEF: « plus de 150 millions d’euros de mandats émis étaient impayés faute de trésorerie à la clôture budgétaire 2017 ».
Sont particulièrement visées « certaines collectivités » qui « paient dans des délais illégaux » alors même qu’elles ont « un excédent budgétaire confortable ».
Evidemment cela préoccupe le patron des patrons pour qui « cette situation contraire à la loi et aux règlements européens porte gravement atteinte au acteurs économiques, génère des dépôts de bilans et des pertes d’emplois ».
Le syndicat de patrons fustige donc une « situation intolérable » et exige « des mesures correctives » à prendre « sans délai », y compris de la part de l’Etat qui doit, pour les patrons de Guadeloupe, assurer « avec la plus grande fermeté ses compétences régaliennes de contrôle de légalité, de contrôle budgétaire et financier », quitte à avoir « des pouvoirs renforcés par voie législative ».