l'ADEME fait appel à l'expertise bretonne pour lutter contre les sargasses
Sur la côte atlantique, la population ne supporte plus cette invasion d’algues et les municipalités ne cachent plus les difficultés rencontrées pour y faire face.
Le dossier du ramassage des algues sargasse alimente de plus en plus les conversations sur les côtes de la Martinique.
L’ADEME, Agence de la transition écologique, a donc lancé un appel à projets et l’étude a été confiée, il y a 18 mois, à une entreprise basée sur les Côtes-d’Armor qui construit des bateaux de dépollution depuis une quinzaine d'années :
Efinor Sea Cleaner fabrique notamment un navire expérimental qui devrait dépolluer les baies de Saint-Brieuc et de la Fresnaye, colonisées par les algues vertes. La mise à l’eau de ce bateau est prévue pour la fin du mois d’août.
Efinor travaille donc maintenant aussi sur la collecte des algues sargasse avec la construction d’un multicleaner, comme nous l'explique Benjamin Lerondeau, directeur opérationnel à Efinor.
Collecter les sargasses n'est pas forcément la principale difficulté, c'est plutôt leur déchargement. On s'est en effet rendu compte que les algues s'accumulaient dans des zones telles que les plages ou les criques, là où les points de déchargement ne peuvent pas accéder ; on ne peut pas mettre de grues sur le rivage et les ports sont trop loin. Il faut donc que le bateau soit autonome pour décharger et qu'il puisse le faire à plusieurs dizaines de mètres, dans une benne stockée à terre. On a proposé un système de transfert des algues sargasses collectées avec de l'eau via une grosse pompe. Il nous reste huit mois pour remettre les résultats de notre étude, mais elle est quasiment aboutie.
Une nouvelle méthode de ramassage des algues vertes par la mer sera par ailleurs bientôt testée pour éviter le passage des tracteurs qui tasse le sable des plages en Bretagne. Un bateau prototype de 12 mètres est en cours de construction par le chantier naval Efinor Sea Cleaner dans les Côtes d'Armor. Cette barge à fond plat permettra de ramasser les algues dans l'eau, très près du rivage.
Parallèlement à la construction de ce navire en Bretagne, Efinor pourrait donc travailler sur la construction d’un autre navire pour la collecte des algues sargasses.
La construction et l'exploitation de tels engins seront certes onéreuses, mais le principal défi réside dans les filières de traitement et de valorisation de ces algues.