La médiation au cœur d'une conférence
"Médiateur : une profession essentielle dans nos sociétés". C’est le thème de la conférence organisée mercredi, 13 juillet, à 18 heures 30, à l’hôtel Batelière (Schoelcher).
La manifestation est organisée par le réseau des médiateurs professionnels de Martinique. Au cours de ce rendez-vous, les médiateurs professionnels de Martinique, mais aussi de Guadeloupe, vont échanger sur leur métier. La profession sera ainsi décryptée sous tous ses aspects : social, en entreprise, et même dans le cadre de conflits de voisinage.
Pour l’occasion, Jean-Louis Lascoux sera présent. C’est le président de l’École Professionnelle de la Médiation et de la Négociation (EPMN), mais aussi du Centre de Recherche en Entente Interpersonnelle et Sociale et en Ingénierie Relationnelle (CREISIR). Il nous présente l’intérêt de la tenue d'une telle conférence :
Nous allons aborder le sujet de la profession de médiateur dans toute son amplitude, c'est-à-dire son intérêt dans l'entente sociale. On pourra évoquer ses aspects judiciaires, familiaux, de voisinage, ou encore ses applications en entreprise.
Un besoin éprouvé en Martinique
Car sur ce dernier environnement, l'entreprise, de nombreux conflits sociaux récents ont rappelé l'importance de la médiation en Martinique. On pense notamment aux grèves de Carrefour Market, au François, et de Brasserie Lorraine.
Dans le cas des conflits collectifs, la façon traditionnelle d'aborder la médiation, c'est la négociation. Or, les gens n'attendent pas forcément d'améliorer un sort ou un revenu dans l'immédiateté. La première chose qu'ils vivent, c'est de la maltraitance. On le voit partout, dans toutes les entreprises. Donc la première des choses que le médiateur professionnel va aborder, c'est la qualité relationnelle. Car quand on dit que les gens ne pensent qu'à l'argent, c'est une insulte à l'intelligence. Les gouvernements font d'ailleurs cette erreur à tous les coups. Ils disent "on va vous apporter une solution pratico-pratique." Mais les gens veulent avant tout se sentir respectés.
Enfin, le médiateur peut aussi avoir un rôle à jouer dans le contexte de flambée de violence que connaît actuellement la Martinique.
Effectivement, il semble qu'il y ait une augmentation de la violence dans certains quartiers. Et là encore, la médiation traditionnelle ne répond pas forcément aux besoins réels. C'est-à-dire que les jeunes sont abordés comme étant a priori coupables de ce qu'ils sont et de ce qu'ils font, alors qu'ils n'ont pas forcément choisi leur sort. La jeunesse est généralement en quête de sens, non pas d'affrontements. Mais plus elle est mal perçue, plus elle réagit en conséquence, par la contestation et la protestation. La profession de médiateur apporte cette réflexion de sens, elle peut travailler avec le milieu de l'éducation et les politiques.