Une violence qui croît de pair avec la circulation des armes à feu
Une nouvelle affaire de meurtre a atterri sur le bureau du procureur de la République.
Un homme d’une trentaine d’années a été abattu à la pointe Lynch, au Robert, mercredi au petit matin, 22 juin. Un 13ème homicide volontaire avec arme dont le ou les auteurs ont pris la fuite.
La section de recherche de la gendarmerie recoupe les informations pour savoir si cette affaire est liée à des crimes précédents ou s'il s’agit d’un fait isolé.
En tout cas, un tragique événement qui renforce le constat d'une violence grandissante, d'une criminalité qui gagne du terrain, comme le déplore Clarisse Taron, la procureure de la République.
Depuis que je suis sur le territoire, j'ai pu constater un usage massif et décomplexé d'armes à feu, avec des meurtres qui ont lieu à la fois dans un cadre de règlements de comptes, mais pas seulement ; il s'agit aussi parfois de conflits banals qui dégénèrent. En tous les cas, des morts extrêmement violentes, dont les victimes ne sont pas toujours celles qui étaient visées. Une situation inquiétante sur laquelle les autorités tirent la sornette d'alarme depuis longtemps.
De fait, la justice suit de très près l’évolution de l’utilisation des armes à feu sur le Territoire.
Nous avons deux angles d'attaque. D'abord, il ne faut pas perdre de vue que le parquet intervient après que les faits soient commis. C'est l'essence de notre travail, élucider les infractions pour les réprimer. Et puis nous avons aussi un travail à faire en amont, et nous le faisons. Je ne peux évidemment pas m'étendre à ce sujet sur votre antenne, mais nous étudions l'approvisionnement des armes sur l'île, les trafics qui peuvent exister. Comment ces armes à feu, parfois même des armes de guerre maintenant, nous parviennent.
À Fort-de-France, une ou plusieurs de ces affaires criminelles pourraient enfin connaître un dénouement :
Un suspect a en effet été interpellé à Godissard, mercredi matin, 22 juin, par une soixantaine de policiers de la DTPN, de la SRPJ, et du RAID. Ces forces de l’ordre ont agi sous commission rogatoire, pour appréhender et placer en garde à vue un homme décrit comme "très violent", par ailleurs activement recherché depuis des mois.