Éoliennes de Macouba : rien n'est encore réglé

Par 22/06/2022 - 17:28

Une rencontre entre les riverains et le sous-préfet du Nord s’est tenue jeudi dernier, à Grand-Rivière, sur le dossier des éoliennes de Macouba. 

    Éoliennes de Macouba : rien n'est encore réglé
Photo d'illustration

La crainte d'être encore davantage enclavé

Afin de faire la lumière sur ce qui se prépare, le collectif de riverains a demandé au sous-préfet la tenue d'une réunion générale avec toutes les parties concernées (état, Déal, CTM, mairie, entreprise), et, bien entendu, la population de Grand Rivière.

Car depuis plusieurs semaines déjà, les riverains expriment leur inquiétude quant au dispositif d’acheminement des éléments des éoliennes. Le projet initial évoque en effet une centaine de tonnes de matériaux qui arriveraient par barge, par la mer, avant d'ensuite traverser la commune, dont ses deux fameux ponts suspendus avec leur charge maximale de 30 tonnes. 

L'opération éveille donc chez les riverains la crainte d’être coupé du monde plusieurs heures par jour, mais aussi de voir s'effondrer ces ponts anciens. 

Des choix encore flous

Dans un courrier daté du 19 mai, Serge Letchimy signifie pourtant à l’entreprise en charge du projet de parc éolien, son refus de leur passage sur les ponts Hilette et Potiche de Grand Rivière. Sur notre antenne, le 25 mai dernier, Fernand Odonnat, président de la commission Grand Travaux, Infrastructures, Risques Majeurs de la Collectivité Territoriale de Martinique (CTM), le confirmait en précisant que les deux ouvrages ne pourront pas supporter la charge du convoi.

Le Président du Conseil Exécutif annonçait ainsi à l’entreprise qu'il attendait un autre projet pour l'acheminement des éoliennes.

Depuis, un collectif de riverains s’est constitué. Une trentaine de personnes le compose actuellement, et une pétition circule pour exiger des explications claires, et surtout, la tenue d'une grande réunion.

Selon Rosette Marajo, porte parole du collectif de riverains, la société en charge du Parc Éolien va tenir des permanences dans la commune aujourd’hui, mercredi 22 juin, demain, et vendredi. Mais le collectif refuse ces entretiens individuels. 

Le dossier est toujours bloqué, car il y a encore beaucoup de zones d'ombre. C’est pourquoi jeudi dernier, nous nous sommes rapprochés du sous-préfet pour qu'il organise une réunion pour expliquer à TOUTE la population le projet dans les détails. Nous sommes en effet très inquiets, et tant que les choses ne sont pas claires, on ne laissera pas les choses se faire.

Des solutions existent pourtant

Les habitants ont par exemple entendu parler d’un plateau qui permettrait de faire coulisser les éléments des éoliennes, sans impacter les ponts. Mais il y a aussi l’ouverture d’une route annexe, un itinéraire de délestage qui permettrait dans le cas des éoliennes d’arriver sur le chantier, sans passer par les ponts suspendus.

La route qui passerait par le quartier Désiles, avec une entrée par Beauséjour, arriverait directement sur le chantier en nous gênant très peu. On va se battre pour ça, car cette route aurait déjà dû être faite il y a longtemps, mais le projet a été abandonné. Or, c'est une solution de délestage qui contribuerait à nous désenclaver, dans le cas où il y ait un problème quelconque avec les ponts notamment. Ça concerne toute la Martinique, car s'il y a un problème sur cette voie, il n'y a plus d'accès à Grand-Rivière.

Il semblerait par ailleurs que l’entreprise en charge de l'acheminement des éoliennes ait passé une convention avec les marins-pêcheurs, sans que l’on ne sache exactement ce qu’elle contient. 

Une certitude néanmoins : l’arrivée par la mer des éoliennes aura aussi des répercussions sur le travail des marins-pêcheurs de Grand Rivière, pour le débarquement de leurs poissons.


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